Cher journal,
Aujourd'hui, je suis allé au cinéma voir le film Locke. C'était pas terrible. Laisse moi te raconter. C'est l'histoire d'un gonze dans sa grosse BM qui rentre du taf et qui au lieu de rentrer chez lui comme le bon toutou à sa mémère qu'il est, choisi de prendre un chemin de traverse sur l'autoroute du vice, avec pour destination finale la rédemption. Si le pitch a l'air aussi con, ce n'est pas innocent, non non le film l'est tout autant.
Le foutre est le ciment de la vie – Confucius
Ivan Locke est un constructeur, un chef de chantier expert dans le béton. Ivan est marié, il a deux enfants, et s'apprête à donner vie pour la troisième fois. Le problème c'est que sa femme ne le sait pas. Voyez vous, un soir de picole et de solitude, Ivan a coulé son béton armé dans le fourreau d'une quadra de passage. Et bim, ce soir la vieille s'apprête à accoucher, Ivan se retrouve donc confronté à un dilemme paternel.
Les Daddy issues, c'est mon dada – L.M.
N'ayant lui même connu son loser de paternel qu'à l'âge de 16 ans, et gardant toujours une rancœur et une haine envers ce dernier, Ivan décide donc de faire ce que son père n'a pas su faire à l'époque : assumer ses responsabilités. Pour introduire cette séance de psychanalyse de comptoir, le réal nous colle quelques discussions houleuses entre Ivan et la banquette arrière (métaphore de l'absence paternelle v'voyez), le tout au travers du rétro intérieur, histoire de bien soumettre l'idée de reflet et de projection entre père et fils.
Crise de la cinquantaine et kit mains libres, on vous aime putain – François H
Le reste du film est une suite interminable de coups de téléphone en kit mains libres entre le boulot et sa femme qui se plaignent tous deux de son abandon de poste, de ses fils qui lui racontent le match de foot qu'il a raté, son collègue bourré et paniqué à l'idée de devoir rattraper ses conneries, et la future maman qui s'inquiète de donner naissance à un gosse attardé parce que le cordon ombilical est noué autour du cou du chiard. J'ai eu les mêmes problèmes à ma naissance, mais pas de quoi paniquer hein, j'ai pas de séquelles. Hormis le fait que je tienne encore un journal intime à 28 ans. Et aussi que je fasse toujours pipi au lit, mais vu que les couches pour adultes se dissimulent mieux maintenant, pas d'inquiétude.
On vous en remet une couche ? – Géraldine (infirmière en maison de retraite)
Sans base solide, le film s’enlise et fait du spectateur impuissant le témoin d’une petite heure et demie de crise de la quarantaine surmontée de daddy issues. Même si les sentiments se font bien transmettre, aucune empathie n'est créée, aucun suspens ne vient bousculer la lassitude du récit. Heureusement que les prises de vues sont chiadées, et que Tom Hardy tienne parfaitement son rôle, sinon on aurait pu facilement penser que Steven Knight avait coulé une bronze sur le cinéma indépendant.
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Fous au moins un pseudo, les anonymes ça nous pète les yeukous.