Habituellement lorsque je me mets à cracher sur un réalisateur, c'est irrémédiable et ma haine se propagera sur tous ses travaux, ses adorateurs, et ce jusqu'à sa mort, ou la mienne. Il y a un an je me plaçais dans la catégorie des détracteurs du surestimé Jeff Nichols qui avait gratifié le cinéma de son soporifique Take Shelter. L'engouement alors suscité autour du bonhomme, et son soutien par les hipsters de bas étages, m'avaient entièrement convaincu que cet arriviste de la dernière heure n'était qu'un imposteur idolâtré pour quelques plans bien choisis, essentiellement porté par une veine de cocu et des fanboys aveuglés de connerie.
Aujourd'hui encore j'en garde quelques doutes, mais son dernier Mud est au cinéma ce qu'une pipe goulue est au sexe consenti (ou non) : une entrée en matière intéressante et une nécessité pour le bon déroulement des événements. Refuser cet élément indispensable peut provoquer des déviances inattendues. « Ah tu veux pas sucer ? Très bien. Boum, je te colle un doigt dans le péteux, tu m'en diras des nouvelles. Tu feras moins ta précieuse la prochaine fois. » Voilà, mieux encore, Mud est comme une paire de phalanges glissée dans ton rectum. Au début ça démange, puis on y prend vite goût et on en redemande plus, et enfin quand on arrive au bout, ça devient jouissif. Sans même l'avoir imaginé, tu te retrouves avec une empreinte digitale dans le colon, que même les experts Miami auront du mal à identifier. Tout en Mud est follement bon, du casting à la mise en scène, du scénario à la photographie, du début à la fin, rien n'est à jeter.
Jeff Nichols nous ouvre ici une fenêtre sur son enfance de redneck, sur les comportements humains, sur son Amérique des bas fonds et plus précisément sur les bords du fleuve du Mississippi. Là où l'honneur et le respect se gagnent à la force de ses poings et de ses convictions, là où l'enfant révèle l'homme qu'il deviendra, là où l'amour est une traînée de motels à 10$ de l'heure, là où une mandale bien placée vaut mieux qu'un long discours, là où la virilité ne s'acquiert pas avec des t-shirts col V, le torse épilé et une paire d'espadrilles aux pieds. Un sans faute qui me remet à ma place, et qui prouve que le réalisateur n'est pas le faussaire incompétent qu'il m'avait semblé être en premier lieu.
Bon c'est sûr que ça vaut pas Fast & Furious 6, mais ça devrait récolter quelques petites statuettes dorées l'an prochain. Je veux rien te dévoiler de plus sur le film, cours-y tant que t'as encore des jambes, et si t'écoutes pas mon conseil je viendrais te les briser, ça t'apprendra.
Revois Take shelter maintenant, tu verras que c'était pas un escroc en fait !
RépondreSupprimeraaah l'anaphore présidentielle... SALE GAUCHISTE.
RépondreSupprimerBon Akwell , si des doigts dans le cul ça démange avant d'être jouissif, pourquoi tu t'es jamais laissé faire ? :P
RépondreSupprimerCariboubou
Putain, Nichols défendu sur ASBAF, tout se perd... On est si bête que ça dans le 45 ?!
RépondreSupprimerHAHAHA Anonyme 2 !
RépondreSupprimerHi, thanks for posting this
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