Comme chaque année, le Duj’ vient poser ses valseuses sur la table du 7ème art afin de prouver que non, malgré les films de Michaël Youn et Noémie Lvosky, le cinoche français n’est pas qu’une affaire de baltringues. Tu peux donner un César à Valérie Benguigui, produire une quinzaine biopics différents sur Yves Saint-Laurent, indexer le salaire de Dany Boon sur celui de Tim Cook… Tu peux aussi faire du bon ciné d’espionnage. Heureusement il y a Möbius.
Jean Duj’ bosse pour les services secrets russes : il est chargé par Poutine et Depardieu d’enquêter sur une tradeuse (Cécile 2 France) travaillant pour le compte d’un oligarque russe dit « mafieux ». Le ruskov palpe du cash, direct il est soupçonné d’entretenir des liens avec la mafia, mais la mafia en Russie c’est comme les PTT en France, c’est l’équivalent de la fonction publique. La tradeuse va donc mener le Duj’ à un buraliste des Postes moscovite. Mais l’espion va transgresser la règle d’or du KGB : rentrer en contact avec le rectum de la tradeuse – ou comment devenir un agent double péné. Cette anal love story risque de compromettre la mission dont le Duj’ a rebaptisé le nom de code : YOLO.
Cécile 2 France est l’atout charme du film, le réal Eric Rochant a voulu en faire une héroïne hitchcockienne. Avec un peu d’indulgence, on parvient à faire fi de son faciès de prolétaire pour l’imaginer placer en bourse des trucs dont elle entrave peau d’zob. Le Duj’, lui, est à son zénith dans l’un de ses meilleurs films qui affirme son goût pour le ciné d’auteur accessible, ici pointu, référencé et élégant, un bon « film du milieu » comme on dit de ces films capables de plaire aussi bien à la ménagère qu’à la khâgneuse – à la différence près que la khâgneuse comprendra moins de subtilités que la ménagère, question d’œstrogènes j’imagine.
Le gros morceau du film, ce sont les scènes de porn entre le Duj’ et Cécile. L’intention du réal est noble : capturer durant l’étreinte des fragments d’orgasme, de râle, de jouissance, d’anal close-up et autre juicy butthole. C’est beau et bien joué jusqu’à ce que tu grilles les p’tits poils blonds qui squattent la raie des fesses de Cécile. À un moment, lorsque les deux doigts du Duj’ s’y égarent, j’ai cru que le con allait lui faire des tresses.
Alors ça s’la joue business wowan mais ça a une ‘stache autour du trou d’balle, voilà c’que j’appelle le charme à la française. Il paraît qu’ils ont mis 10 jours à tourner la scène de sexe, 4 minutes à tout péter, preuve s’il en est de l’efficacité de l’intermittent du psectacle français. Vu son rythme de croisière, Eric Rochant n’est pas prêt de bosser chez bangbros. Pour sa défense, le mec a été pas mal emmerdé par les suggestions du Duj’ : « Et si je faisais des dreadlocks avec ses poils de chneck à Cécile ? » Ce qui l’a poussé à tenir un compte twitter durant le tournage pour y livrer ses états d’âme. Twitter ou le temple de la pédalerie.
Sinon j’ai capté un signe illuminati dans Möbius. Le portable de Jean Duj’ affiche l’heure, je te le donne en mille : 9h11. 9/11. 11 septembre ! Plus qu’un espion russe, le Duj’ est un agent double d’Al-Qaida. Grosse perf’.