TYRANNOSAUR BAISE TA SOEUR

Séjour british satisfait ou remboursé. Déprime garantie. Vol pas cher. À bord de UGC airlines. Destination le vrai Royaume-Uni, n’en déplaise à Kate Middleton, celui des pubs moisis, de la guinness tiède au petit déj, des chômeurs bourrés dès 14h et des rombières fringuées comme en 1992. Tyrannosaur ressuscite le grand cinéma socio-prolo anglais (période Sweet Sixteen de Ken Loach) où des cas sociaux se débattent avec une vie de merde bien décidée à atteindre son climax pendant le film. Y’a pas de happy end dans ce genre de flick. C’est ni le lieu ni l’endroit. On parle quand même d’un film avec des mecs qui à 20 ans ont le physique de Wayne Rooney et passé 50 ans celui d’Alan Shearer. Entre les deux, rien. Idem pour les femmes. T’as pisté le guet-apens ?

Voici Joseph (Peter Mullan), alcoolo endeuillé et à la totale ramasse, le genre à tabasser son clebs parce qu’il a perdu au PMU. Dans la vraie vie, tu conchierais ce mec du haut de tes 20 piges et de tes deux Kriek (alors que lui est à sa 30ème guinness cul-sec) avant que ce dernier ne vienne te traiter d’enculé parce que ta tronche d'étudiant HEC ne lui revient pas. Dans Tyrannosaur, c’est un héros abimé, un loser magnifique.

Voici Hannah (Olivia Colman), bonne samaritaine en société, femme battue à la maison, le genre à se faire pisser dessus par son mari lorsqu’elle roupille. Dans la vraie vie, tu ferais mine d’avoir de la compassion pour cette femme que la vie n’a pas gâté alors qu’au fond tu veux juste savoir ce que ça fait d’être réveillée par l’urine de son époux. Dans Tyrannosaur, tu as vraiment de la compassion pour Hannah.

Alors le film, forcément, va faire rencontrer ces deux écorchés de la life. C’est beau, c’est rude, ça fait du ienb là où ça fait mal. Mais je vais pas te spoiler la fin, ni même le milieu, sinon te dire que ce Tyrannosaur dépote. Fonce gros tarba.