Bonjour. Pour trois personnes ? Très
bien, ça ira si je vous installe près de la fenêtre ? Voici les
cartes, je vous laisse faire votre choix. Je reviens de suite. […un
chien aboit, une caravane passe…] C'est bon, vous avez choisi ?
Très bien, je vous écoute. Alors, un suprême de Taupe sur
son lit de purée pour Monsieur. Une salade de chèvre chaud et son
coulis de miel et de sang pour Madame, et un croque maDame
de fer pour ce beau jeune homme. Que prendrez-vous en
accompagnement ? Par-fait. Je vous apporte ça de suite.
Bien que monsieur ait choisi
l'originalité concernant le
plat de résistance, le résultat est succulent et malgré
le scepticisme évident que l'on peut avoir à première vue,
vous n'en sortirez que ravis d'avoir
eu le bon goût de choisir la Taupe. Installée au coeur de Londres,
l'histoire se déroule durant la grande époque
de la guerre froide et se concentre sur le milieu de l'espionnage
britannique ta mère. Un espion fraichement retraité reprend du
service et enquête sur la possible présence d'un infiltré au sein
du Cirque, le MI6 avec des clowns et des trapèzes. Difficile à
comprendre si on manque le repère chronologique (les lunettes ;
d'où l'expression « être myope comme une taupe ») et si
on en croit le vieillard qui m'a chopé par le bras à la fin de la
séance en me demandant : « Rassure-moi, t'as compris
queq'chose ? », le film tend à devenir la combinaison
parfaite entre le roman d'espionnage, le thriller et le roman de gare
– en plus d'être mignon mignon mignon. Interprété par des
acteurs de très bonne composition et un Gary Oldman qui mérite
décidément autant son préfixe qu'une récompense dorée. Hachée,
écrasée, en navarin ou dorée au four, la Taupe ravira toutes les
papilles, un vrai délice !
Madame se cantonne a un choix
judicieux : une salade le midi pour maigrir de la saucisse
engloutie la veille. « Y a du monde aux Balkans »,
hurlait Angelina Jolie le premier jour de tournage. Et fichtre, elle
avait bien raison. Pour son premier long métrage Angie a choisi
d'orienter sa caméra sur le conflit de Bosnie-Herzégovine qui prit
place aux débuts des 90's. Billy Shakespeare est de la partie et
sème la zizanie entre Aijla jeune femme de confession musulmane à
la poitrine généreuse – et aux aréoles de cinq mètres de
diamètres –, et Danijel capitaine serbe au long canon, au gros
pistolet, et à la gâchette facile – comprendre ici éjaculateur
précoce –. Entre prison et trahison, la frontière est parfois
mince comme un périnée et Aijla va en faire les frais. De plans
américains en plans rapprochés, de viols en réunions aux bébés
jetés par les fenêtres, Angelina ne cache rien. Elle aurait pu en
faire un film indigeste empli de pathos et de moralisme à deux
francs mais il n'en est rien, elle se cantonne simplement à raconter
son histoire en temps de guerre, avec les horreurs qu'elle comporte
sans jamais tomber dans le voyeurisme ni le parti pris. Telle une Joe
Sacco du grand écran, Mme Jolie-Pitt réussi à tirer le meilleur de
son scénario sans tomber dans les travers de porcs dans lesquels
sont tombées avant elle des Mélanie Laurent & Cie. Même si
quelques plans sont foirés et que le tournage studio est parfois
trop marqué, Au pays du sang et du miel apporte un résultat détonnant pour un premier sujet aussi
casse-gueule. Angie garde – Bryan – le cap, la tête haute et
confirme qu'elle en a aussi une grosse paire dans le pantalon.
Le jeune homme aurait pu choisir le steak haché de
Cheval de guerre, le goût n’en aurait pas été plus amer. Après
Mamma Mia, Phyllida Lloyd vous propose sa dernière indigestion
cinématographique en vous servant la dirigeante la plus dérangeante
qu'aient connus ces rosbifs d'outre-manches-à-couilles. Bien que
rien ne puisse être décemment reproché à la prestation de Meryl «
Tease » Streep, le flim est une purge du genre politico-biopic. Avec
une prise de position que réfuterai même Clara Morgane, Lloyd nous
dessert une figure de lady défraichie sénile et fragile, de femme
mûre intransigeante, de jeune fille naïve, mais surtout d'une
connasse portée ici en semi héroïne du God save the Freddy
Mercury. Probablement acclamé par ces foutues féministes qui
féliciteront ici la femme avant ses décisions, The Iron Lady devient plus
exécrable encore lorsque l'élément politique est survolé et
bafoué – les Malouines en une minute, l'IRA en deux mots, mais
1h45 sur l'Alzheimerisée –. Un film mal traité, raté sur le fond
comme sur la forme, définitivement balourd, qui vous filera une
diarrhée carabinée dont vous vous souviendrez en plus de la note
salée.
Un café gourmand pour faire couler
tout ça? Non ? Maintenant, vous saurez quoi choisir lors de votre
prochaine excursion gastrofilmique. Le pourboire n'étant pas compris
dans l'addition, merci de laisser un petite pièce pour le serveur.
Mouais
RépondreSupprimergood job
RépondreSupprimerNous sommes d'accord pour Gary Oldman et pour le film d'Angelina, courageux et plutôt honorable.
RépondreSupprimerJe suis surprise de lire ça de votre part: le film de Mme Jolie-Pitt s'est fait descendre par toute le presse française...
RépondreSupprimerEn même temps c'est bien connu, les journalistes ciné sont des putains d'ignares. Dans le monde de la presse, c'est un peu le placard.
RépondreSupprimerEn même temps c'est bien connu, les journalistes ciné sont des putains d'ignares. Dans le monde de la presse, c'est un peu le placard.
RépondreSupprimerBonjour, personnellement, j'ai beaucoup aimé La Taupe, film classique avec un petit quelque chose en plus. J'adore ce genre d'histoire. On se laisse porter. Cela distrait, je n'en demande pas plus. Bonne fin d'après-midi.
RépondreSupprimermerci pour la critique... culinaire !
RépondreSupprimerc'est vraiment bien pour de vrai le film de jolie ?
Bonsoir, La Taupe: exquise et bien en bouche. Pour les deux autres: pas vus. Bonne soirée.
RépondreSupprimerC'est un plaisir pour moi de venir pour la première fois sur votre site si singulier. Je sais déjà que je reviendrais souvent :) A bientôt !
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