JC COMME JESUS CHRIST (OU JUTEUX CUMSHOT)

J’ai vu JC comme Jésus Christ dans une salle où on était autant que les Apôtres lors de la Cène. J’étais d’ailleurs le seul qui connaissais le film à la base, les autres (des vieux) s’attendaient je crois à un spin-off sur l’homme qui transforme l’eau en tise. Au lieu de ça, rien, pas même une scène où le gars tend un pain platine à son pote et lui balance « Vas-y mec mange, ceci est mon corps. » Ces cons auraient pourtant dû se douter, le film est réalisé par Jonathan Zaccaï : le mec a plus un blaze à jouer dans La vérité si je mens 3 qu’à sortir un film sur le Messie. Non, JC comme Jésus Christ est un faux docu qui suit JC, célèbre réal de 17 ans, César, Palme d’or, BEPC, la tronche de Vincent Lacoste (des Beaux gosses) et des lunettes fumées à la Godard. Sur le papelard c’est rigolo. A l’écran, beaucoup moins.

Le film avait pourtant tout pour nous faire marrer : s’il y a bien des mecs avec une sse-cla internationale au point de se trimbaler caméra et perche quotidiennement, c’est bien tes copains d’ASBAF. Bon, pour l’instant, nos reportages passent principalement sur W9 et TMC : tu nous as d'ailleurs peut-être aperçu dans Enquête d’action : immersion chez les e-délinquants ou 90' Enquêtes : ASBAF, blogueurs le jour, macros la nuit. Mais on ne désespère pas. Bernard de la Villardière a même rappliqué un soir : il a décampé un bout d’un quart d’heure, il s’était senti plus en sécurité à Bogota que dans la rédac. JC, lui, traîne sa dégaine de winner dans le microcosme du ciné français, au bistrot avec Gilles Lellouche ou au pieu avec Aure Atika, afin de monter sa comédie musicale Dutroux in the rain. Zaccaï tente de railler le petit monde du ciné hexagonal (c’est louable) mais le mec torche le truc avec un degré de dérision proche des températures actuelles. Pour situer le level, la meilleure vanne porte sur des miel pops. Et comme c'est la meilleure, elle revient 5 fois. Normish.

Il manque derrière la caméra un mec à la Larry Charles (Borat), un gars qui n’aurait pas eu peur de faire de JC un perso plus arrogant, ridicule ou clébard. Ici, on dirait qu’un mec bossant sur la TNT a réquisitionné un cameraman et un perchman pour tourner ce petit bout de film (1h15) qui se situe entre les saynètes du Petit journal et un numéro de Tellement vrai spécial teubé narcissique. Je sais pas si c’est la clim du ciné ou le degré zéro de l’humour du film mais il y a eu un grand froid dans la salle lors du générique de fin. En sortant, j’ai croisé un SDF et l’ai invité à aller se réchauffer dans le cinoche. « Je préfère encore rester dehors qu’aller me peler le cul devant ce film de meeerdaaargh… » qu’il m’a dit, aviné mais lucide comme jamais.

Jonathan Zaccaï a fait des émules. Avec Akwell, L.M. et Thomas, on a désormais à cœur de se lancer dans le docu. On a déjà notre sujet : dresser le portrait de notre lectorat. On a aussi le titre : JC comme Jeunes cochonnes. A bon entendeur.