On est vendredi 6 Janvier, je prends cinq minutes pour vous toucher deux mots. On s'est réveillés seulement ce matin de notre réveillon, les tapis de la rédac' baignant littéralement dans deux centimètres de punch. Faut donc que je vous raconte notre 31 et comment on a fini devant Le Pacte avec Nicolas Cage. Pour faire simple, on a planifié notre Nouvel An en prévoyant d'inviter seulement quelques amis proches, histoire de prouver qu'on peut arrêter de faire les cons au moins une soirée en 2011. Le 31, alors qu'on ramait encore pour rédiger la liste des convives, je m'arrêtai deux secondes pour échanger un regard avec les tauliers. Nous rîmes alors comme des ours devant l'évidence : je mis le feuillet en boule, marquai un trois points dans la corbeille puis décrochai le téléphone :
– Grosses Putes 2000 ? C'est L.M., j'ai besoin d'une spéciale ASBAF ce soir.
– Pardon ?
– Ouaip je disais pour ce soir tu m'mets de côté Katrina, Lucile ainsi que toutes leurs sœurs.
– Grosses quoi ? L.M. ? c'est toi ?
– ...Papa ?
– Fiston mais qu'est-ce que tu racontes ?
– Je... Doux Jésus papa mais depuis quand travailles-tu chez GP 2000 ?
– Quoi ? Mais qu'est-ce que.. je te signale que tu appelles sur mon portable là ! ...Allô ?
– Pardon ?
– Ouaip je disais pour ce soir tu m'mets de côté Katrina, Lucile ainsi que toutes leurs sœurs.
– Grosses quoi ? L.M. ? c'est toi ?
– ...Papa ?
– Fiston mais qu'est-ce que tu racontes ?
– Je... Doux Jésus papa mais depuis quand travailles-tu chez GP 2000 ?
– Quoi ? Mais qu'est-ce que.. je te signale que tu appelles sur mon portable là ! ...Allô ?
Subissant vraisemblablement les effets pervers d'une défaillance de mon téléphone cellulaire voire d'un complot juif, je raccrochai et chopai les pages jaunes. Akwell proposa que l'on attende le réveillon en cramant notre fin d'aprèm dans un mauvais ciné. Comme 2011 avait déjà raccroché les gants ainsi que la ceinture de champion teintée de marron, on mit nos manteaux pour aller voir : LE PACTE.
Le Pacte (Seeking Justice), c'est l'histoire un peu con d'un prof, Nicolas Cage, dont la femme se laisse un soir aborder de façon romantique pour subrepticement se faire molester à coups de batte, tandis que lui, à quelques centaines de mètres, a le nez tranquillou dans une partie d'échecs avec son ami Noir. Partie qu'il perd, évidemment, parce qu'entre parenthèses, Nick Cage dans la vraie vie serait le genre de type foutu de prénommer son chat Tom et Jerry : jusqu'ici, à trois minutes de pellicule, tout est bien crédible. On dévie ensuite rapidement du revenge-movie auquel on aurait pu s'attendre lorsqu'un type en imper va venir voir Cage à l'hosto, alors au chevet de sa femme, pour lui proposer de mettre à profit son organisation secrète de malade : il peut faire flinguer le coupable, la Justice ne pouvant de toute façon rien contre ces tarés.
Un monologue argumentatif ronflant nous révèle que son organisation secrète de malade ressemble quand même sacrément au récent regroupement de connasses de mamans en colère (en France) qui ont, souvenez-vous, poussé un vieux à crever d'un arrêt cardiaque parce qu'il traînait soit-disant trop près de l'école primaire du village. C'est certain, un enfoiré de pédophile qu'il fallait abattre. Nick Cage, en grosse ménagère, accepte le biz. La contrepartie n'est pas financière, il s'agira simplement de leur rendre la pareille dans le futur. Le coupable se fait donc flinguer, nom de code à la con associé : Le hibou ravi jubile. Ellipse de six mois, la meuf de Cage a soigné ses gencives à la Biafine
– sans connotation
– et lui se retrouve embarqué dans les embrouilles. Le film part ensuite dans des délires de poursuites Fight-Clubiennes complètement surréalistes. Bref c'est naze, mais...
...Si le réal' proposait une seconde lecture ? Tout le monde a défoncé Le Pacte, mais ne serait-ce pas parce que tout le monde est très con ? Sans rire : pour faire mine d'accepter le biz de l'organisation secrète de malade, Nic Cage doit discrètement acheter deux Twix dans un distributeur. / Au lieu d'une menace badass à son encontre, celle-ci est écrite avec les lettres-aimants fluo du frigo, et ce, deux fois de suite. / Cage, alors qu'il est simplement censé guider à lui le bad guy par téléphone histoire d'échanger des données compromettantes, le fait aller pisser, se laver les mains puis acheter un hot dog. / Les funérailles d'un type se passent dans un bar et le portrait affiché est une sorte de photo Myspace du défunt en train de faire un fuck à sa webcam. / J'en passe. Le problème, et ce qui peut faire douter, c'est que tout ceci est très inconstant. Roger Donaldson est donc soit un débile ayant fait son film pourri sans même calculer les perles du scénar proposé, soit un génie suicidaire béni d'une paire gigantesque. Moi, je ne crois pas aux coïncidences.
En revenant du ciné, la nuit tombée, Vincent a ramassé Katrina, Lucile et leurs sœurs devant la porte. On a joué aux échecs contre elles, perdu toutes nos parties, j'ai donc bu, enfermé Ramona nue sur le balcon et balancé le chat par la fenêtre. 2012 : nous voilà.
"Nick Cage dans la vraie vie serait le genre de type à être foutu de prénommer son chat Tom et Jerry" = amour
RépondreSupprimerMême le paternel l'appelle "LM", sans doute par respect.
RépondreSupprimer