Sensation de la dernière Mostra de Venise, nouvelle dope du réal Steve McQueen, Shame squatte l’actu ciné pile entre l’accouchement du chiard de Bella et le come back qui s’autodétruira dans 5 secondes de Tom Cruise. On ne va pas se le cacher, Shame c’est ton histoire, c’est mon histoire, c’est celle de l’homme moderne qui a une souris et un accès illimité à un truc encore plus fort que la Bible : le porn. Steve McQueen (un homonyme, pas le gars de Bullitt, je précise pour les teubés) évoque dans Shame notre fascination/répulsion à l’encontre des anal worship, blowbang et autre cum swapping. Autant dire que tu es plus que jamais concerné par le sujet du film et si tu ne me crois pas, checke ton historique et rendez-vous au paragraphe suivant.
On suit donc le quotidien de Brandon, un New-yorkais comme un autre, bien peigné, bien sapé, qui partage sa vie entre le boulot et une addiction au sexe. Dans le monde normal, on croiserait cet homme entre deux next sur chatroulette, quelque part à poil entre bazoocam et omegle. Au cinéma, c’est un mec qui bosse sur Wall Street. Brandon est joué par Michael Fassbender, regard d’acier et mâchoire serrée. Un bonhomme. Un mec qui connaît la valeur d’une capote – c’est d’ailleurs pour ça qu’il n’en use jamais. L’homme sait s’occuper : clics sur youporn, prostituées à domicile et chasse au 95C dans les bars. Mais quand sa sœur (Carey Mulligan, vue dans Drive) débarque en ville et squatte son appartement, Brandon doit cacher sa dépendance « honteuse »… Un peu comme quand ta mère débarquait dans ta chambre quand tu avais 13 ans et que tu découvrais les joies du modem 56k.
Steve McQueen colle au bask’ de son héros, le filme bien souvent dans son plus simple appareil sans jamais sombrer dans le voyeurisme. Au-delà d’une simple teube, la nudité crue de Shame illustre un engrenage de pulsions dans lequel le personnage sombre immanquablement. Par une mise en abyme assez subtile, le réal interroge une société construite autour du sexe et de ses codes mais qui en condamne l’addiction. Rihanna écarte les cuisses, 10 millions de mp3 s’écoulent. Trois suédoises se torchent nues sous une cascade à la télé, tu achètes tel gel douche. La « honte » du titre repose sur cette idée de malhonnêteté qui plane sur le film : le sexe fait vendre mais le sexe c’est mal. On suit alors cet accro du cul se débattre contre sa dépendance, s’essayer aux sentiments et sombrer à nouveau dans ses vices. Toujours plus bas. Toujours plus sales.
Plus fort encore que Hunger, sa précédente réalisation, Shame traduit un impressionnant savoir-faire plastique qui parvient à saisir, au-delà des mots ou des corps, le mal-être et le bien-être cumulés de ce sex-addict. On n’avait rien vu de tel depuis Max Hardcore. Sophistiqué et résolument contemporain, le film n’a que peu d’égal – certainement pas Choke d’après Palahniuk qui traitait du même sujet – mais cultive cependant des points communs avec du Brett Easton Ellis ou du Kanye West (cf. Hell of life). Si on était sur France inter, j’évoquerais la force du découpage de McQueen qui confère à Shame une aura sensationnelle. Ici sur ASBAF, je peux te dire mon gars qu’il y a des boobies à te faire oublier ceux de ta mère.
Si tu as tout à fait le droit de préférer Xhamster aux Chipmunks, il t’est en revanche indispensable de débrancher lobstertube pour foncer dans le premier ugc de proximité venu et de te poser devant Shame. Sans oublier le sopalin.
Haha, le "come back qui s’autodétruira dans 5 secondes de Tom Cruise", géant...
RépondreSupprimerJe vois que Vince sait de quoi il parle. Xhamster, un site de connaisseur.
RépondreSupprimerJ'attendais ce film avec impatience, malheureusement il est pas encore sorti de ce côté de la Manche.
Enorme billet pour le film de cette fin d'année, j'ai pris ma grosse claque avec frissons dans le dos et tout ce qui s'en suit. Fassbender est simplement monstrueux. Beau boulot Stevie !!!!
RépondreSupprimerPS: tout comme L.M je suis fan du "come back qui s'autodétruira dans 5 sec"
J'admire le vocable utilisé dans ce papier, j'ai dû googler des trucs.
RépondreSupprimerSinon ouais, putain de film.
Zavez interet de me refoutre en lien les enculés sinon...
RépondreSupprimerUne simple Teube ? Il est sacrément bien gaulé le Fassbender. Et pas doublé en plus. Quoi, c'est tout ce que je retiens du film ?
RépondreSupprimerJe tiens à préciser que cet article est bloqué par les filtres de mon campus universitaire comme "à contenu indécent et pornographique". Win ?
RépondreSupprimer@Gabriel: C'est définitivement une victoire.
RépondreSupprimertiens, vous écrivez teub avec un -e vous ? je suis très étonné...
RépondreSupprimersinon pas trop d'accord avec vous : shame est un peu intéressant, mais surtout très chiant et pas assez cul ! :)
Décidément cher Vincent, encore un article qui régale.
RépondreSupprimerVincent ? On s'épouse ?
RépondreSupprimerAvec plaisir, et si on passait directement à la nuit de noces ?
SupprimerEt si, d'ailleurs, après la nuit de noces. On s' arretait là ?
RépondreSupprimerDeal.
Supprimerc'est un film d'hétéro bof, qui te plaque du Glenn Gould parce qu'il vient d'entendre ça à la télé et qui pue à fond le puritanisme américain. Mais après tout, rien ne nous empêche d'aimer ça, comme un bon mac do.
RépondreSupprimerNon
RépondreSupprimerShame, ou le film qui encule les Inrock dans leur bizness qui leur rapporte le plus: la promotion du porno. Parce que ceux qui descendent le films se cachent tous derrière l'excuse bidon du "cinéma puritain américain" pour ne pas reconnaître que le film dénonce le trottoir sur lequel ils bossent. Enfin, je vais pas me prendre pour un Saint non plus, donc un conseil: allez voir le film, et s'il vous reste quand même une envie de vous masser la nouille sensuellement, ne le faîtes pas sur des films encensés par les inrocks, le porno intello-chiant n'a jamais fait bander personne.
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