Cette fois j'ai décidé d'y aller sec dès le début. Pas de préliminaires, je rentre dans le tas direct. Je le fais bien avec ta mère, pourquoi pas ici. Que ce soit bien clair, je ne sais pas vous mais j'ai jamais pu encadrer le public d'Almodóvar. Pourtant, j'aime beaucoup ce que fait ce mec mais son public est pratiquement aussi con que le nôtre. C'est dire. Faut dire qu'entre les commentaires idiots, ceux avec lesquels on se torche, ceux qu'on insulte, ceux qui se veulent drôles et surbversifs, ceux qui pointent des fautes d'ortographe inexistantes et les quelques intéressants, nous sommes les plus à plaindre. Au moins Almo gagne le PIB du Rwanda à chacun de ses flims, ça devrait lui permettre d'assouvir ses besoins en coke. De notre côté, la soeur de Vincent rapporte tellement peu que pour subvenir au manque de Thomas, on compte faire un gala de charité. C'est la faillite les petits potes. D'ailleurs on attend toujours vos dons (espèces, organes et chèques acceptés), bande de pinces.
Revenons à nos moutons, faut bien reconnaitre que ce n'est pas vraiment sa faute au Pedro, c'est juste que lorsqu'on va voir ses flims, on est en droit d'espérer un public au QI supérieur à celui de la séance des Schtroumpfs. De ce fait, j'ai soigneusement évité toutes les salles de projections depuis Tout sur la putain de ma mère. Ce que je lui reproche? Son lot de spectatrices-veaux venues sur les bons conseils d'un magazine intellectuel, genre Madame Figaro ou Détective, lu chez le coiffeur ou entre deux épisodes de Plus belle la bite. Le pire c'est qu'on en connait tous une de près ou de loin. Le genre jeune retraitée qui s'emmerde sec au club de lecture et de macramé, qui se paye un cinoche avec ses copines le mercredi après-midi. Pour plus de simplicité et surtout pour une question d'hygiène, nous l'appellerons Jeannine. Sauf que moi tous les mercredis – ouais je suis comme les enfants, j'ai pas école – je les vois ces petites tribus de Jeannine prêtes à débiter la moindre phrase accrocheuse pour peu que ça la fasse mousser : « Oh vous avez vu le dernier Almodóvar ? J'y suis allé hier soir avec mon mari, c'était vraiment passionnant. Il y a quelque chose dans ses films qu'il n'y a pas chez les autres». Parce que ce mec a fait des flims originaux, qu'il est présent à Cannes depuis plus de 10 ans, que chacun de ses flims est adulé par la presse comme étant un nouveau coup d'éclat, de génie, j'en passe et des meilleures, le spectateur fait une fixette sur lui comme étant le réal de référence qu'il faut aimer pour donner l'impression qu'on aime le cinéma. Alors oui le bonhomme c'est pas Uwe Boll hein, ses flims ont un semblant de réflexion et d'intelligence, cela en fait-il pour autant un génie ? Ne vous méprenez pas, Pedro n'est pas le seul à en faire les frais, depuis quelques années la tendance s'est propagée à d'autres réalisateurs tout autant sympathiques comme Woody Allen, Wes Anderson ou Clint Eastwood.
Si vous aussi vous êtes une Jeannine en puissance, ce qui suit vous est adressé. Quant aux autres, vous pouvez sauter le paragraphe. Ce n'est pas parce que vous aller voir des films plus construits qu'à votre habitude que cela vous donne pour autant de la contenance. Sortis de la salle de ciné, vous irez prêcher la bonne parole en le conseillant à tous vos amis avant de chialer devant votre flim du dimanche soir, à savoir ps : I Love You, "C'est si beau, si romantique." . Rien que pour ça, je vous vomis. Mais ne vous blâmez pas, vous n'êtes pas les responsables de cette culture de supermarché, la société de consommation vous a transformé en vache à lait et les médias jouent les publicitaires. Non c'est aux chaines de télévision, aux journaux, aux magazines pseudo culturels/intellectuels que vous devez en vouloir, mais surtout aux journaleux. Salauds de journalistes ! De par leurs articles sans goût, leurs reportages sans saveur, leurs chromosomes défaillants, leurs chroniques sans prise de risques et leurs phrases toutes faites à grands renforts de slogans marketing, on essaie de vous vendre de la culture de qualité avec pour pierres angulaires des Besson, des Honoré, et autres Spielberg du ciné-pognon. La culture c'est comme la sodomie. T'auras beau lui beurrer la rondelle avec une plaquette entière, quand ça veut pas, ça veut pas. Faut s'y résoudre. NB: Si vous n'avez pas de beurre simple, le barane ou un substitut tel que l'huile peuvent convenir. Toutefois ne tentez rien au demi-sel ou à l'huile d'olive, ça salope les tissus, j'ai jamais réussi à ravoir le tapis d'Orient de la rédac. Vous lisez Télérama, 20 Minutes ou Filmosphère ? Vous avez aimé La Rafle, acheté la BO de Sucker Punch, ou surkiffé Taken ? Je vous chie à la gueule. Cassez vous d'ici, et merci de refermer derrière vous.
Vous n'aurez pas sauté le paragraphe, mais si vous me lisez toujours c'est qu'on va devenir bons copains. On est comme ça ici, on a le coeur sur la main. Et les amis de nos amis sont nos amis. Invitez les, on fera bientôt une grande partouze et plus on est de fous plus on jouit. Si vous êtes une fille de petite vertu, que vous avez des nichons gros comme des montgolfières ET que vous êtes bonne, L.M. et moi même nous feront un plaisir de vous faire visiter nos locaux, surtout la cave. Si vous n'avez aucun amour propre, que vous avez une foot fantasy, que les bukkake ne vous font pas peur ET que vous êtes bonne, Thomas et Vincent se feront un plaisir de vous débarasser de vos manteaux. J'attire votre attention sur les caractères graissés qui introduisent évidemment la notion de condition sine que non. Bien évidemment si vous n'entrez dans aucune des catégories citées précédemment, nous sommes au regret de vous informer que le nombre de places étant restreint, il nous est malheureusement impossible de vous accueillir au sein de nos locaux. On vous enverra un badge, on est pas chiens.
Un mot sur le flim avec tout ça ? Globalement, La Piel que habito change du registre mélodramatique qu'on prête au réal et ressucite le mythe de Frankeinstein avec brio. Bref, un flim qui tient la route en tant que thriller-dramatico-malsain réussi. Le scénario est mijoté aux petits oignons (adapté d'un roman français, Mygale de Jonquet) et fait des prouesses grâce à une mise en scène impeccable. L'actrice Elena Anaya (Parle avec elle) est toujours aussi bandante. Après toutes ces éloges, il est à noter que le générique de fin est tellement merdique qu'il ne vaut pas mieux qu'un écran de veille Windows 95. Des bisous les amis.
Toutes ces références ! C'est beau, on dirait du Bodelairt.
RépondreSupprimerPs : Je plussoie, Ps : I Love You est plus chiant que la mort.
Pas vu et pas spécialement tenté.
RépondreSupprimerle public d'Almodovar c'est un peu le même genre de petits rebelles de la société que ceux de Lars van tiers et Gus jsais plus quoi (jamais réussi à orthographier et pas envie de me faire chier avec une requête Gogole, vous voyez très bien de qui je parle)
RépondreSupprimerL'huile de vidange aussi c'est pas mal. Bon ça fait des tâches mais ça marche bien.
RépondreSupprimerComme d'habitude, ça vole toujours au ras des pâquerettes. A part le dernier paragraphe. Sinon ça manque de tout sauf de prétention !
RépondreSupprimerTu dois être la troisième demoiselle qui nous sort mot pour mot "ça vole au ras des pâquerettes" en deux mois, c'est une coïncidence ou juste une expression trendy chez les grosses connes ?
RépondreSupprimerJ'ai bien soufflé du nez.
RépondreSupprimerC'est marrant j'aurais pris les mêmes pires exemples concernant La Rafle, Sucker Punch et Taken afin de montrer toute la variété de la bonne daube puante.
RépondreSupprimerSinon ça me fait toujours marrer les personnes qui n'aiment pas, mais avouent qu'elles viennent régulièrement et perdent du temps à laisser des commentaires alors que la vie est trop courte pour passer plus de 3 secondes sur quelque chose que l'on déteste.
Sauf si on a une vie désespérément vide peut être?
Merci pour tes articles.
Oui
RépondreSupprimer"T'auras beau lui beurrer la rondelle avec une plaquette entière"
SupprimerJe ne sais pas pourquoi ça me fait penser à l'histoire de "moins on en a, plus on la tartine". Il y aurait un lien quelque part je pense ....
j'ai pas assez lu les inrocks pour le "sentir".