29 juil. 2011

SUBMARINE : 20000 LIEUES DANS TA MERE

Ça fait tellement longtemps qu’on crache sur la première bouse venue au cinéma qu’il nous faut bien aller voir une bonne pelloche une fois de temps en temps pour nous souvenir du goût véritable des bonnes choses. Pour contrer cette suite interminable de navets cinématographiques, j’ai foncé dans mon petit cinéma de quartier indépendant certifié troisième âge et par la même, gage de qualité. J'achète mon ticket et m’engouffre dans l'amphithéâtre « Claude Rich » dont le nom est probablement associé dans le but d'honorer celui qui fût un temps Panoramix et donc de nous refiler du rêve par pack de 12. Il se trouve que la salle est bondée ras la gueule de vide, même pas un octogénaire endormi de la séance précédente. J’enfonce mon arrière train dans un fauteuil inconfortablement usé mais suffisamment moelleux pour s’y caler pour une petite paire d’heures. La pénombre s'installe et sous mes yeux ébahis l'écran me crache des tonnes publicités en tout genre. De la couche sénior aux pruneaux d’Agen, de là à faire un amalgame, il n’y a qu’un pas. De déambulateur, j'entends. Dix minutes plus tard, les veilleuses s'éteignent, la bobine démarre sa course effrénée : Immersion !
Submarine est le premier long métrage de Richard Ayoade. Pour les plus musicaux d’entres vous, vous connaissez son travail en tant que clippeur de flex pour les Yeah Yeah Yeahs ou Artic Monkeys, pour les plus geeks vous avez pu croiser le regard morne, l’allure farfelue et la bouille non moins sympathique de son personnage Moss dans la série anglo-saxonne The IT crowd. Et pour les plus cons d’entre vous, vous ne le connaissez simplement pas. Pour son premier tour de manivelle, Richard se charge de transfigurer les phrases du roman d’un parfait inconnu au bataillon, Joe Dunthorne, en un récit désabusé et indéniablement jouissif. De par son titre et son sujet à la coupe très Beatle-like, Submarine aurait pu être le 1241ème biopic voué au quatuor le plus connu de tous les temps, après la team ASBAF évidemment. Que nenni, Richard met ici en scène l’époque résolument chaotique de tout adolescent qui se respecte, mais gallois de surcroit. Ce jeune homme aux idées impures, au langage pourtant fourni et aux attitudes étrangement chastes répond au doux nom d’Oliver Tate. Notre personnage principal introduit, il est bon de noter qu’Oliver possède deux buts dans la vie : se serrer une zouz et sauver le couple parental en les faisant se toucher la nouille.

Pas vraiment bégueule et pas pour autant dénué d’humour ou de fantaisie, le flim ne s’acharne pas sur la période « Biactol », ni même sur les concours de pets qui ont pu faire les beaux jours des Beaux Gosses. Le flim adopte un ton plus mature avec une recherches de quêtes et de réponses aux questions existentielles de l’adolescence telles que : Quand est ce qu’on baise ? Ces quêtes, ce sont celles du premier amour que chacun a cherché dans les yeux de sa voisine de bio, de ce regard qui fait bondir nos cœurs d’artichauts, de ces premiers mots qui font durcir la quequette, de ce premier baiser qui fait éclater le slibard et finalement de ces premières expériences sexuelles ratées – vu que t'avais déjà envoyé la purée dans ton calbard. C’est aussi l’occasion d’enquêter sur le drame familial qui bouleverse le quotidien de la maisonée, sur les déprimes chroniques d’un père dopé à la rondelle de citron, sur les relations extraconjugales et autres branlettes défoulatoires de maman/milf dans le mini-bus de l’amant/voisin, ringard/tocard, gourou/illuminé.
A mi-chemin entre une œuvre aux inspirations Salingerienne et Truffauesque – j'invente des adjectifs si je veux –, le tout dans la continuité des plaidoyers initiés par des Rushmore et des Juno, Submarine semble tout avoir du flim indé amerloque, et pourtant il fait la part belle à l’adolescence anglo-saxonne et au pays de Galles. Mené tambour battant par un tout frais Craig Roberts en lycéen torturé aux allures de dandy cultivé et une flopée de seconds rôles aussi originaux qu'hilarants, le récit nous emporte dans un torrent d’élucubrations narratives à la fois mélancoliques, contemplatives et jubilatoires. Le tout est accompagné d'une bande originale des plus qualitatives concoctée par le petit pote Alex Turner des Artic Monkeys. Atemporel et décomposé de manière littéraire du prologue à l’épilogue en passant par trois chapitres aux saveurs différentes, le film trouve une identité et une originalité définitivement véritables.
Même si l’on a le sentiment qu’Ayoade ne nous offre rien de terriblement novateur, il semble simplement s’en contenter et y prendre du plaisir. Sans autre surenchère que les mouvements d’une caméra active ou les effets d’un monteur inventif, Submarine réussit le pari de transmettre des sentiments criants de vérité et un engouement total pour nos teenagers torturés. Sûrement pas le flim de l’année mais il force le respect et Richard semble bien parti sur la voie des p’tits réals à surveiller.

26 juil. 2011

DU THRILLER DE QUALITE MADE IN KOREA

C’est l’été et à la rédac on branle pas grand-chose. Non pas que la canicule nationale à 19°C nous empêche de rédiger les meilleurs critiques ciné du far web. Les programmateurs estivaux ont juste décidé de pourrir l’été de la France entière en sous-diffusant les meilleurs cames de l’année au profit d'œuvres artistiques plus pointues telles que Mister Poppers encule ses pingouins. Sont ainsi projetés sur à peine 20 écrans chacun dans tout l’hexagone J’ai rencontré le diable (sorti le 6 juillet) et The murderer (sorti le 20 juillet), deux thrillers coréens qui te raclent le fond de la gorge avec punch et style. Facefuck party sur ASBAF.
« J’ai rencontré le diable. » C’est le commentaire d’une blogueuse ciné qui, sous le choc après notre asbafcon durant laquelle on a fait de la magie noire avec son décolleté, s’est rangé du côté de Dieu en épousant le premier clown venu pour peu qu’il ait des converse aux pieds, un veston emprunté à Christophe Maé et une cravate orange fluo taille XL. Beaucoup de bonheur à eux. J’ai rencontré le diable, c’est aussi un diabolique thriller de Kim Jee-woon, le mec qui a pondu coup sur coup A bittersweet life et Le bon la brute et le cinglé. Le pitch ? Pour venger celle qu‘il aimait, victime d’un tueur psychopathe, un homme s’engage à faire endurer au bourreau de sa femme un calvaire que même le Diable ne pourrait approuver. En rayon : section du talon d’Achille, -40% sur les explosions de rotule et super promo sur les coups de machette.
D’abord viligante movie auquel le réal emprunte le sadisme qu’implique la loi du Talion (œil pour œil, couille pour couille), J’ai rencontré le diable réalise un combo slasher/survival rarement réalisé avec autant de grandiloquence. Ca n’est pas du cinéma bis, c’est le 7ème art tel que le conçoit une pelletée de réals coréens : violent, stylisé, fulgurant. Thriller à la fois cool et malsain, le film ne serait pas ce qu’il est sans cet esprit purement coréen à base d’absurde et d’ironie qui lui confère cette furie exaltante. Mathématiquement, le film de Kim Jee-woon c’est The chaser x 5 (pour le suspens en flux tendu) et Breathless x 3 (pour la violence sans concession). Cinématographiquement, c’est un thriller parfait, 2h22 d’adrénaline pure qui passe plus vite que n’importe quelle bande annonce d’un film français.
La note Téléramasbaf : bravo, très bien mais dis donc qu’est-ce que c’est violent, pfioulala j‘en ai mouillé ma Vania.
The murderer replace Na Hong-jin sous les projecteurs après son coup d’essai et de maitre The chaser, la légende voulant qu’il s’agisse de son film de fin d’étude. Avec sa nouvelle dope, le réal franchit une étape supérieure dans sa relecture du film noir. Plus dense, plus étoffé, The murderer remet le couvert d’une intrigue sordide : un Joseonjok (l‘équivalent en Corée d‘un roumain chez nous) endetté se voit proposer un contrat, tuer un professeur pour effacer son ardoise. Et rien ne se passe comme prévu. En bonus track : une scène digne du meilleur hentai de youporn.
Comme dans The chaser où un entracte scénaristique séparait deux parties bien distinctes, il y a deux films dans The murderer. Na Hong-jin suit d’abord son héros Gu-nam traquer sa proie, méthodiquement, tel un Jean-Pierre Melville aux yeux bridés, le tout de façon très syncopée. Puis Gu-nam se fait doubler et s’embourbe dans un règlement de compte qui le dépasse : le réal nous plonge alors dans un second film où la Corée entière s’affrontent à l’arme blanche. En deux thrillers, Na Hong-jin a imposé sa griffe, une grammaire où tout est très découpé, net, comme un coup de hâche en plein visage.
La note Téléramasbaf : très bien même s’il est parfois difficile de suivre un film où un protagoniste sur deux se prénomme Kim.
Oublie ce que tu as lu dans Courrier international, les Nike confectionnées par des gamins payés trois grains de riz la chaussure, la « made in Korea » c’est de la pure qualité. La Corée du sud s’est chargée de réchauffer notre été avec ces deux thrillers chauds bouillants, donc merci la mondialisation. Sodomise tes pingouins pour nous, Jim Carrey.
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23 juil. 2011

LE MOINE : DEUX BURNES DANS UNE ROBE DE BURE

Kikoo les jeunes, aujourd’hui on va parler du film top tendance de l’été. Alors bien sûr on reste dans les grandes lignes de la collection été 2010 (Des hommes et des dieux) tout en assumant pleinement cette fois ce côté « old fashioned » qui plaît tant à nos mamans. Eh oui les copines, cet été, rien que pour vous, Vincent Cassel est Le moine.
Film glamour de tous les instants, The monk adapte un roman gothique vieux de 215 ans signé Matthew G. Lewis qui fît scandale en son temps. L’histoire a glacé des hectolitres de sang à travers les époques, elle narre la lente chute d’un homme de Foi dans les limbes de la perversion, les entrailles du vice et les sépulcres du cinéma français.
Frère Ambrosio (c’est le blaze de Vinz Cassel) rêve chaque nuit d’une jeune pucelle vêtue d’une chape rouge. Entre temps, s’incruste dans le monastère un jeune frère qui n’est en vérité autre, sous son masque, qu’une autre jeune pucelle. Tel quel, au XVème siècle, il nous est suggéré que le Malin (le blaze de Satan) soumet Ambrosio à la tentation et lui offre sur un plateau d'argent le péché de chair. Mais le brave moine a surtout deux ballons de baudruche dans son slibard qui ne demandent qu’à exploser, ça sent la facial à plein nez et pas de quoi en faire toute une histoire.
Néanmoins, on pressent la gravité des évènements jusque dans la salle de ciné surclimatisée. Pour peu que Frère Ambrosio ait le démon de midi sous sa robe de bure, le réal Dominik « Demi » Moll n’hésite pas à balancer un score démoniaque, trois notes graves de piano et tout autant de violons pour un climax de tension sponsorisé par le Vatican. Avec son atmosphère cheap et monacale, Der Mönch fait penser au Nom de la rose de Jean-Jacques « Moos » Annaud, notamment lors d’une scène de suspens (la seule) pas trop mal fichue. Mais Dominik Moll a d’autres références en tête et pas n’importe lesquelles : du Hitchcock pour la frime (les scènes d’église de Vertigo, voire l’utilisation des ciseaux du Crime était presque parfait) et du Murnau parce que ça clax (les scènes de jugement font un clin d’œil cochon à Nosferatu). Bon après il paraît qu’il y a du De Palma et du Pressburger mais j'imagine que ça doit être sur un malentendu.
En soi, El monje n’est pas si dégueulasse que ça, Vincent Cassel faisant le taf correctement et Déborah François n’ayant aucune pudeur. Le film marque cependant le cruel manque d’originalité d’un réal qui au bout de 287 plans de gargouilles (ce qui n'effraie plus personne depuis que Patrick Timsit fait du cinéma) se décide enfin dans le dernier quart d'heure à faire monter la sauce. Sauce que Frère Ambrosio, lui, aura déjà lâché au péril de sa vie. Amen.
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19 juil. 2011

NOS AVENTURES DANS LES MONDES PARALLELES

L'autre jour, je sortais d'un film, l'Elève Duconno, quelque chose dans le genre, c'était si mauvais que je me suis barré avant la fin. Il flottait dehors. Je suis rentré à la rédac', Gérard Médino était en train d'écluser une bouteille de Johnnie Walker Red avec les autres tauliers d'ASBAF. Gérard Médino est un pote Colombien qui nous rend visite de temps en temps. Bourré, ce type est capable d'ouvrir des portails vers les dimensions parallèles. Et ce avec son trou du cul. Ca peut paraître un peu surprenant au début, n'empêche qu'on a visité un paquet d'endroits via l'anus de Médino : le monde parallèle des bars gratos, le royaume des nains trisos, les mégalopoles du Morvan et j'en passe. Je ne me suis jamais vraiment demandé comment Médino avait découvert un jour qu'il pouvait ouvrir des portails avec son trou de balle, ne le soupçonnant pas spécialement d'être de la jaquette, toujours est-il qu'il était là, dans nos bureaux, complètement beurré, en train de taxer des Tuc à Ramona, et moi je voyais bien depuis quelques semaines qu'Akwell, Thomas et Vinz' étaient en pleine déroute cinématographique, alors il m'est venu une idée. Un défi. « Balance-nous dans un monde où sortent de bonnes comédies françaises au cinoche », j'ai fait à Gérard.
Gérard a alors baissé son froc, s'est penché à fond et un énorme portail lumineux a jailli de son cul. On a pris quelques affaires, Akwell a chopé Ram par le bras et on a sauté à pieds joints vers l'inconnu, un inconnu bien plus flippant que d'habitude.
En se réveillant, il semblait qu'on se trouvait toujours à la rédac', en tout cas entre ses murs. Mais c'était différent. Ramona s'est écriée « On dourait Romania ! On dourait maisan ! » ce qui confirmait mon impression qu'on se trouvait pile dans un vieux bordel désaffecté. Je me suis levé et ai jeté un oeil par la fenêtre : d'un point de vue spatio-temporel, au lieu d'atterrir à gauche ou à droite, on avait visiblement reculé. Au vu des modèles de bagnoles et de l'architecture des bâtisses, j'estimais le bond à une bonne trentaine d'années dans le passé, bien que je n'y connaisse strictement rien ni en bagnoles ni en architecture. On a descendu les marches, l'ascenseur n'existant pas encore dans le bâtiment, Ramona les a quant à elle vaguement dévalées sur la tronche, la faute à ses talons-hauts que Thomas lui avait offerts.
Devant le ciné, un Gaumont tout neuf, on avait l'embarras du choix : Calmos et autres Blier, Rabbi Jacob et autres De Funès, des vieux Zidi, des vieux Leconte et un tas d'autres films qui n'avaient pourtant pas coexisté à l'affiche. C'était clair, les années deux mille puaient de la gueule.
On s'est assis à un bar, un peu las de cette industrie de cons qui allait devenir bien pire dans quelques années. On a vu défiler du monde, dont des tas de futurs papas à moustaches – qui sans le savoir allaient refiler au futur une génération de fluo-tantes conformistes prête à leur piquer leurs chemises à carreaux pourtant déjà passées de mode à l'époque et/ou de fans de R'n'B –, ce qui m'a donné une idée. Vincent a emprunté les pages jaunes à un vieux et on s'y est mis.
Le carillon de la maison des Merad était tout à fait ridicule ; c'est la mère qui a ouvert et j'ai demandé à voir son fils. « Bonjour, Kad », j'ai fait. 
On est tombé dessus à quatre, pauvre Kad Merad, d'autant plus que Ramona lui refilait des coups de sac en feuj alors qu'elle ne le connait ni d’Ève ni d'Adam. Kad avait à peine quatorze ans à l'époque, si bien qu'on lui a aisément pété le bras et la jambe gauche et menacé de revenir finir l'autre côté s'il on le retrouvait dans un cours de théâtre ou n'importe quel duo comique. On a feuilleté le bottin et continué. Racketté le fils Cornillac. Kidnappé et abandonné la bande des Robins des Bois au beau milieu d'une forêt en Auvergne. Obligé Mélanie Laurent à flinguer son propre chat. On a fait tabasser Eric Judor par Ramzy lui-même pour à peine quinze Francs. Ce con se marrait même.
La semaine suivante, une fois la tâche accomplie, il a fallu qu'on retrouve notre pote Gérard pour revenir dans le présent et admirer le résultat. Sauf qu'on oubliait que lui avait à peine quatre ans à l'époque. On s'est rendus au domicile familial et j'ai dû expliquer gentiment aux parents qu'on devait emprunter le trou de balle de leur fils pour aller dans le futur et qu'on devait le faire picoler pour que ça fonctionne, et en quelques minutes ils étaient d'accord. 
A l'heure où je vous parle, tout a changé. Il n'y a plus de cinémas en France, l'industrie a fait faillite. On a réalisé en y mettant les doigts que ce qui ne nous faisait pas marrer rapportait le plus de flouze, et qu'il  ne s'agissait pas seulement de faire disparaître les cancers rongeant l'humour mais également toute une population de débiles mentaux. Ce qui n'était pas exactement gagné. 
A l'heure où je vous parle, disais-je, on est peinards dans le monde parallèle des bars gratos où on a jeté pour de bon la clé du portail. Nique la comédie française, plus jamais on refoutra les pieds dans un cinéma, on fera semblant d'aller voir les films en salle pour alimenter ASBAF et continuer à se faire de la maille sur le dos de nos chers lecteurs. Sur ce... moi ainsi qu'Akwell, Vincent, Thomas et Ramona allons trinquer à la santé de ce bon Gérard Médino. A l'oeil. Bise.
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14 juil. 2011

EH BAH C’EST PAS TROP TOT

Aujourd'hui, j'ai pas envie de me faire chier à vous vomir une critique de 20 pages pour vous prouver par a+b qu'Harry Potter 7.2 n'est rien d'autre qu'une énorme bouse. Mais je ressens en moi une bonté sans limite doublée d'une irrésistible envie de partager du concret et pour le coup de vous faire économiser 10 foutus euros - que vous pouvez malgré tout faire parvenir à notre compte paypal afin d'arrondir les fins de mois de Ramona.
2h10 de flim c'est long, surtout quand c'est aussi chiant que cet ultime volet de saga. Rien ne peut être sauvé. Quand bien même la médiocrité des acteurs - Hermione nous sort mine déconfite de tristesse à éclater de rire - peut se supporter durant deux longues minutes, les quelques blagues au nombre incroyable de trois sont toutes dignes d'un facepalm qui te font regretter de n'avoir pas pris une troisième bouteille de cet excellent rosé dont tu t'es abreuvé quelques heures plus tôt. La mise au point et l'éclairage sont autant bâclés que la mise en scène. Je ne parle même pas des dialogues qui sont uniquement présents pour masquer les incohérences et vides scénaristiques, ou parce que la moyenne de QI du public ne dépasse pas 30, je me pose encore la question. Sinon le flim est probablement le plus mauvais de la saga - quoique, y en a t-il vraiment de bons? - et le bonus 3D nique plus tes yeux et ton portefeuille que Thomas la femme de Rob Gordon. J'avais hésité entre ça et Transformers 3, je regrette.

Au cas où certains seraient malgré tout intéressés pour y jeter un œil et connaitre la dénouement final. Harry finit par tuer Voldemerde, Hermione se fait tourner comme une grosse salope par Hagrid et ses godes-centaures, Ron sert à rien comme à son habitude, les jumeaux finissent par se beurrer la biscotte avant de se la prendre en bouche, la sœur Ginny se transforme en usine à chiournes pour une fin happy ending et pond la marmaille de Potter : James, Lily et Albus Severus. La niaiserie dans sa plus belle définition.
Merci qui?
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3 juil. 2011

TRANSFORMERS 3 PAR MONSIEUR MICHAEL BAY

C’est toujours le même rêve. Je suis étudiant en cinéma, un thésard brillant prêt à révolutionner la pensée critique, un cerveau quelque part entre Serge Daney et Jean-Marc Lalanne. Je m’apprête à rendre mon mémoire sur lequel j’ai planché durant des années. Une assemblée de vieux théoriciens du cinéma m’attendent au tournant, prêts à me consacrer « meilleur élève de tous les temps de l’Orson Welles American Institute of Cinema » (c’est un rêve). Je gravis l’estrade, salue ces vieux barbus qui ont connu Frank Capra gamin et me lance dans l’exposé cinéphilique de ma vie. J’essuie discrètement la moiteur de mes mains sur mon pantalon de satin et inscris au tableau l’objet de ma thèse… Transformers. REVEIL EN SURSAUT.

Pour quiconque aime le cinéma, ce genre de rêve a le don de vous déstabiliser. Surtout lorsqu’à votre réveil, vous retrouvez griffonnés sur un bout de papier au bord de la table de nuit ces quelques mots : Transformers, de l’hégémonie du patriotisme dans la catharsis de destruction massive : réflexion sur la toute-puissance de l’emphase technologique de Michael Bay, en trois volumes. Un title de thèse qui, il y a encore dix ans, aurait été proscrit par n'importe quel quidam sachant tenir une caméra. Michael, j’ai failli te tracer une route tout droit vers la gloire : t’as failli avoir ton nom dans les encyclopédies de cinéma pile entre Tex Avery et Ingmar Bergman. Je ne croyais pas si bien dire.
Si mon cerveau a déféqué un tel rêve, je ne vois que deux raisons. 1) une inception. 2) l’art pyrotechnique de Michael Bay résonne au plus profond de mon être, évoquant peut-être chez moi l’enfance que j’ai perdu trop tôt (catéchisme) ou alors un vice mental sacrément dégueulasse (catéchisme toujours). Il existe cependant une raison 3). Les Etats-Unis sont en train d'ériger Michael Bay en grand auteur de ce nouveau millénaire et même « poète du cinéma post-humain », critiques (Variety, Time) et cinéastes (James Cameron en tête) louant ses « magnifiques paris de mise en scène. » Et en fait... je suis plutôt d'accord.
Michael Bay nous a concocté un opening pas piqué des hannetons : il nous crache en 3D un gros mollard de conspirationnisme débile mais sympa. Apollo 11 sur la Lune, un petit pas pour l’Homme, un gros kick des ricains dans la face de l’URSS ? Oubliez, il s’agissait de retrouver l’Arche de Cybertron qui s’était écrasée sur notre satellite naturel. Tchernobyl, catastrophe nucléaire sans précédent ? Terrible méprise, c’est l’expérimentation d’une pièce de l’Arche qui a offert aux ukrainiens trois jambes et cinq tétons. Au passage, De Gaulle n’a jamais existé et le Dalaï Lama est en réalité le co-directeur de la CIA avec Tiger Woods.
Après cette belle introduction, Michael Bay s’emploie à faire péter en trois dimensions ses 250 millions de $ de budget d’effets spéciaux et claquer ci et là ses quelques obsessions – sa griffe en quelque sorte. Pêle-mêle : des gros plans sur des culs de pute et une dissertation de bac philo à propos de la liberté entre Optimus Prime et Megatron. Grand poète, l’ami Bay nous gratifie également d’une jolie comparaison entre la femme et une voiture de collection. « Des courbes élégantes qui révèlent sa sensualité… une carrosserie dessinée par Dieu lui-même… et un putain de cul, mon gars, encore mieux que la Kardashian ! » nous susurre la voix suave de Patrick Dempsey.

Objet de propagande yankee, Transformers : La face cachée de la Lune est une belle saloperie républicaine. Entre deux apologies de l’industrialisme, Bay rappelle que l’Iran cherche à produire illégalement du nucléaire avant de charger les Decepticons de détruire durant la majeure partie du film Chicago, le fief de Barack Obama. Baracko que l’on voit d'ailleurs au début taper un hug de gangsta à Shia Labeouf. John McCain étant crédité co-scénariste du film, cela n'étonnera personne.

Je persiste néanmoins à croire qu’un jour, lorsqu’il ne tournera plus un script trouvé dans un emballage Hasbro, Michael Bay fera un bon film car ce con possède tout de même un beau sens de l’image, quelque chose de suffisamment classe pour être assez rare dans l’action movie contemporain. Au fond, je suis sûr que c’est ce dont rêve Michael la nuit.
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