T’es un pseudo-écrivain, un genre de hobo chic avec le minois de la nouvelle idole des jeunes Bradley Cooper – ce qui ne t’empêche pas d’être largué par une bonnasse. Las d’une quelconque inspiration littéraire, on te propose une dope révolutionnaire (NZT) censée décupler l’activité cérébrale car c’est scientifiquement prouvé, l’homme n’utilise que 20% de son cerveau. Enfin, prouvé par des scientifiques à 20% de leurs capacités. Tu la gobes et carbures désormais à 100% dans ta caboche, reporte-toi au A7. Tu la refuses, rendez-vous au B1.
A7. Une chinoise t’attend sur le pas de ta porte, réclamant le loyer impayé. Tu la niques : à 300$ le cumface, tu développes un sens inné des affaires. Tu t’engages dans cette voie, direction A3. Tu rentres à ta case, au A6.
A6. Cérébralement à fond de balle, tu en profites pour… ranger, épousseter et refaire la déco de ton appartement. Puis tu écris ton foutu roman. Pas de doute tu as le sens des priorités. Ton manuscrit est consacré par ton éditrice, go to A5. Refusé, files au B1.
A5. Dans ta tête cohabite l’équivalent en neurones d’Einstein, Marie Curie et Jonathan de Secret story 3, t’es le plus grand surdoué de la Terre, alors forcément… tu vas créer le vaccin contre le SIDA ? régler les problèmes du développement durable ? Hein ? Tu te coupes les cheveux et t’inscris à un cours de muscu. Et tu apprends les langues du tiers-monde (chinois, italien) pour impressionner les serveurs thaï et rital quand tu commandes au resto. T’as beau être un génie, t’es foutrement con. Allez casse-toi au A4.
A4. Smart comme tu es, tu impressionnes la galerie dans les dîners mondains (tu parles d’é-co-no-mie wahou) et te retrouves invité en Amérique du Sud où tu niques plein de putes et roules en voiture de luxe dans les favelas. Tu règleras les problèmes de l’humanité un autre jour. Ton grand projet pour le monde, c’est en A3.
A3. Pour les ricains, l’intelligence suprême n’a que peu d’utilité dans un labo scientifique ou une assoc’ humanitaire, c’est à Wall street que tout se joue. De quelques milliers de $ tu passes à 12 millions en dix jours, t’es un Bernie Madoff puissance 1000, tu attises les convoitises, Bob DeNiro te mange dans la main, il t’invite à un déjeuner d’affaires, tu y vas en A2. T’as rencard avec un copine brésilienne, sex in A4.
A2. T’as beau être plus fufute qu’Alfred Nobel, t’as pas été foutu de capter qu’il ne te restait plus de pilule. Ta vie de rêve s’achève là, retour à la case B1. Des trafiquants de drogue sont à ta merci, t’es dans la merde jusqu’au cou, tu vas te balancer du haut d’un building en A1.
A1. Par je ne sais quelle astuce de scénario, tu t’en sors à l’aise et te retrouves un an plus tard sénateur et futur candidat à la présidence des United States d’Amérique. HAPPY END. Soit dit en passant, tu as complètement zappé tes velléités littéraires, tu n’es qu’une pute sous la tutelle du capitalisme.
B1. De retour chez toi, toi et tes 20% cérébraux torchez une histoire merdique qui paiera les factures. Tu tentes le coup auprès de plusieurs éditeurs, résultats des courses en B2.
B2. Un studio de cinéma t’appelle, ils ont adoré ton bouquin et veulent l’adapter au cinéma. Le titre ? Limitless : l’incroyable histoire d’un raté qui, grâce à une pilule et un postulat scientifique complètement fake, devient en moins de dix jours un écrivain de génie, un jet-setteur célèbre et un trader tout-puissant. « Les gens sont tellement cons, une histoire pareille ça va faire fantasmer leur QI à un chiffre, pour peu qu’on engage la dernière starlette à la mode ça va faire un tabac au box-office, mec ! »
Cet article a été écrit avec 15% de mon cerveau.
meeeeeeerde j'ai fait b1 a1, j'ai rien lu. Dommage ça avait l'air bien.
RépondreSupprimernon, moi j'habite au C3
RépondreSupprimerJe finis riche, bande d'enflures, je vous baise tous grâce à la putain de pilule!
RépondreSupprimerà la putain de pilule bleue!!!
RépondreSupprimerTrès bonne façon de pointer du doigt les limites de ce film.
RépondreSupprimerBravo Vincent! Ton sens de la critique est limitless!
RépondreSupprimerSinon, je finis en B2... cool!^^
Bravo, ASBAF ! Excellent comme d'habitude !
RépondreSupprimer20% de critique 80% de conneries, c'est un bon score ! bravo les gars !
RépondreSupprimerEn QI -0 le film reflète la société américaine et son degré zéro pour l'humanité et 100 pour son sens du fric...
RépondreSupprimeraouch les mecs ! So true !
RépondreSupprimerMais en même temps, heureusement qu'on voit un mec un peu teubé qu'en profite pour aller buter des mannequins roumaines dans des Sofitel et faire son kéké prétentieux en soirée pour mépriser tous ces cons tout en picolant un bon coup jusqu'à plus savoir comment il est arrivé sur le Brooklynn Bridge. Parce que suivre les histoires d'un hippie assisté qui veut juste pondre un roman dont tout le monde se fout, moi, ça m'aurait juste envie de me mettre un coup de perceuse dans le lobe frontal comme dirait l'autre...
15% de ton cerveau pour écrire une bouse pareille ? Et il sont où les 75% restant ? Ouais, dans mon cul, je sais...
RépondreSupprimerLes 85% restants.
RépondreSupprimerHaha ! Dans ton cul donc, bien vu.
RépondreSupprimerhumpf
RépondreSupprimerGenre je l'avais pas fait exprès... ^^
Quand on a vu le film, c'est pas rigolo, nos 20% de cerveau nous induisent à reproduire le scénario.
RépondreSupprimerOh putain trop cool. Vivement une suite au film du coup, mais n'oubliez pas de faire des choix au lancé de dé, y a un peu de hasard dans la vie !
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