31 mai 2011

MEL GIBSON EST PERE CASTOR

Il a relevé ses manches et reconquis Hollywood à la force du poignet. Son film est l’événement de l’année. Son come-back, on en parle jusqu’au fin fond de l’Ouzbékistan. A Cannes, il a tapé du poing sur la table, « c’est ce sale juif de Malick ou moi. » Résultat, personne n’a eu les ballz d’aller chercher la Palme d’or de Tree of life. On l’a d’ailleurs aperçu sur la croisette boire des coups avec Lars von Trier avec qui il s’est découvert bon nombre d’affinités. Véritable ressuscité de scandales en tout genre, cet homme se serait déjà relevé cent fois de l’affaire DSK. Avec lui, la femme de chambre serait déjà derrière les barreaux, motif : noire. Summum d’élégance, son couturier attitré se nomme John Galliano. Cet homme c’est Mel Gibson. Qui débarque avec le film de sa vie, au titre conçu pour la postérité et les index des encyclopédies de cinéma, Le complexe du castor.
Alors tenez-vous bien, vous n’avez jamais lu un pitch aussi con. Un dépressif qui ne parle plus, ne travaille plus, ne baise plus, se fait logiquement téj’ du domicile conjugal par sa femme et ses mômes. Il tente bien sûr de se suicider – et par-là de nous épargner l’affreuse 1h30 qui suit – rien n’y fait, son chemin se doit de croiser celui d’une marionnette de castor. Car en la fistant mettant au bout de son bras, il y trouvera une authentique catharsis qui l’aidera à remonter la pente de sa vie, reconquérir le cœur de sa famille et gravir à nouveau les échelons de la dignité. Moi j’appelle ça un foutu déviant qui a du connaître plus d’un coït sur Père castor durant son enfance, enfin bon.
Alors c’est censé être une allégorie de la condition d’acteur de Mel Gibson, autrefois Mad Max, William Wallace et consorts, aujourd’hui raclure de Lolywood et antisémite number one aux USA. C’est également censé nous prendre aux tripes tout en nous arrachant quelques sourires et en bonus nous transmettre des valeurs familiales intensément fortes. Question : qui hormis les fétichistes de la coupe mulet s’intéresse encore en 2011 à Mel Gibson ? Sortir du fond du trou Mickey Rourke pour l’ériger en freak à vau-l’eau, passe encore ; ressusciter Stallone en souvenir des bonnes vieilles VHS de papa tuning, à la rigueur. Mais Mel Gibson… Hollywood n’aime à ce point pas voir vieillir ses anciennes icônes que ç’en pique aux yeux. Il paraît même que ces cons planchent sur un Maverick 2.
Le complexe du castor enchaîne les séquences weirdos d’un script qu’on aurait pu promettre à un ciné-clippeur (genre Quentin Dupieux ou Mike Mills) avec un premier degré très américain. Le film nous offre une leçon des choses complètement décalée (aime ton fils, aime ton père, aime ton castor) qui trouve ci et là des climax de conneries absolument fantastiques. 1) Mel Gibson se bat avec son castor et trouve le moyen de prendre une raclée alors que cet homme a quand même passé quatre opus de L’arme fatale à dérouiller Danny Glover. 2) La fille dont s’entiche le fiston Gibson lui dévoile son amour via un graffiti franchement dégueulasse, le genre de merde qu’on ne retrouverait même plus sur le mur d’une gare sncf désaffectée.
Cet homme qui pèse plus de 6,5 milliards $ au box-office mondial, qui a osé défier Dieu avec La passion du Christ et qui fait fantasmer ma boulangère depuis plus de vingt ans, cet homme fait son come-back dans le film le plus mauvais de l’année voire de la décennie et a été tricard à Cannes où Lars von Trier n’a même pas daigné lui offrir un diabolo grenadine. Cet homme, DSK n’en voudrait même pas comme compagnon de cellule et John Galliano préfèrerait encore l’histoire d'Anne Franck à celle de son castor. Cet homme est Mel Gibson, oubliez-le.

26 mai 2011

JOHNNY, PENELOPE ET PIRATES DES CARAIBES 4

L’autre soir, à Cannes, alors que la clique de De Niro refilait des petites merdes dorées à tout un tas de types en smoking, j’étais dehors, à la terrasse d'un bar, mon quatrième ou cinquième white russian à portée, à attendre que les autres tauliers me rejoignent pour débriefer le festival. Alors que je finis mon verre, un clodo s’affale sur une chaise voisine et je découvre après un instant que ce n’est autre que Johnny Depp.
– « Johnny ? Qu’est-ce qui vous est arrivé ? Je veux dire mais qu’est-ce que vous foutez sapé en clodo ?
– En clodo ? Tu reconnais pas mes fringues de Jack Sparrow ? T’as pas vu mes films ducon ?
– J’ai franchement aucune idée de ce que vous racontez mais je veux bien vous payer un verre ». Je commande un white russian à Johnny. « Au fait, qu'est-ce que vous foutez là ? Bob remet les palmos en ce moment même, vous vous êtes paumé ou quoi ?
– Je suis cramé dans le milieu, mec. Cra-mé. »
Je lui ai ensuite demandé ce qu’il avait encore raconté sur les juifs et il m’a répondu que non, c'était pire, ça avait rapport avec sa récente filmographie de merde et particulièrement aux trois derniers opus de “Pirates des Caraïbes”. Puis une femme putement sapée est arrivée en insultant le serveur et s’est assise en face de Johnny.
– « Tou vo les toucher ou quoi, tête do no ?
Je lève les yeux de cette magnifique paire de boules de bowling costales qui me fait face pour découvrir le regard foudroyant de Pénélopé Cruz.
– Pénélope ? Vous aussi ? »
Je prends ma chaise, m'assois à leur table et Penelope commence à me raconter façon concierge portugaise ses vaines tentatives de pousser le scénariste à virer la moitié des séquences du film en couchant avec lui, dont vraisemblablement une histoire d’amour platonique entre un curé et une sirène à la con (mais c’est un peu gros, je pense que j’ai mal compris, elle parlait Espagnol), tout ça juste pour sauver sa street cred’ et par-là même sa carrière. Putain d’arriviste si vous voulez mon avis. En bon samaritain, j'ai tenté de la calmer en assurant à ses deux énormes poches de calcium que j’irais volontiers les voir en 3D.
Le patron du bar nous a coupés pour demander à Johnny de dégager sous peine d’appeler les keufs. Je lui ai dit que c’était bon, qu'il était avec moi, et que c’était pas un clodo mais Johnny Depp. Le barman a dit que oui, qu'il l’avait reconnu, et que tous les clients s’étaient barrés trouvant l’endroit “soudainement ringard”. S’il savait où roule le train de ses injures... On s’est donc tirés de son rade direction la plage.
Sa main dans celle de Pénélopé, la mienne sur la fesse de cette dernière, j’ai expliqué calmement à Johnny qu’il n’y avait plus de place pour ses films de pirates ici-bas. Ni peut-être même pour lui. Qu’il fallait avorter au plus vite de cet embryon de tumeur qui le rongeait. Qu’il n’y a, enfin, pas trente-six moyens de terrasser le cancer... Johnny nous a alors fait ses adieux et a embarqué la larme à l’œil à bord d'un optimiste qui traînait là par hasard. La première vague l’a englouti à jamais. J’ai alors agrippé Pénélopé par les poignées et lui ai dit qu’en revanche, pour une actrice de sa trempe, la reconversion était parfaitement envisageable.
C'est alors qu'Akwell, Vincent et Thomas ont débarqué avec caméras, lumières et perche...
...Comme prévu.
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23 mai 2011

PALM TREE OF LIFE

Scène de la vie de tous les jours, backroom cannoise du jury 2011. Après avoir écartelé Uma Thurman dans la salle de bains du Sofitel local (le Martinez) puis craché son plus gluant mollard sur la poire de Johnnie To, « pire niakwé parmi les niakwés » selon ses propres dires, Bob DeNiro trancha : sa Palme d’or sera remise à Terrence Malick. Certains membres du jury contestèrent parmi lesquels Olivier Assayas. Bob le toisa, fît mine d’acquiescer puis sourit hypocritement avant de tendre sa chaussure gauche – que ce dernier cira avec joie. « Cet homme est une légende vivante, je me souviendrai longtemps de ce grand moment de cinéma, cirer sa pompe, wahou », concèdera plus tard le réal de Carlos : du terrorisme au Big bisou. Quant à Jude Law, bel acteur mais une brêle en ciné, il n’eut pas même le temps de récuser, Martina Gusman étant une sud-américaine pur jus (une insatiable cochonne). The tree of life figurera donc au sommet du palmarès cannois. Et Bob d’ajouter : « J’allais tout de même pas remettre une foutue Palme à un dégénéré de Turc (Nuri Bilge Ceylan, ndlr), l’Amérique se devait de triompher de l’Axe du Mal. »
Film messianique que la plèbe cinéphile fantasma durant des années, hué en début de festival, The tree of life divise indubitablement la critique. Deux camps s’affrontent tels les Israéliens et Palestiniens des beaux jours autour d’un Mur des lamentations cinématographique : alors, film malade ou chef d’œuvre ? Ni l’un ni l’autre. À trop vénérer Terrence Malick, à trop en faire le cinéaste providentiel, beaucoup ont vu en lui une Poule aux œufs d’or qui ne pondraient que des chef-d’œuvres. Problème : Malick lui-même y a cru.
On l’a souvent comparé à Kubrick pour sa majesté visuelle et son côté « génie vivant » et jusque là Malick s’en absolvait fort joliment, ex: La ligne rouge étant l’anti-Full metal jacket. S’ils partagent un patronyme en –ick (avec également le tennisman manchot Andy Roddick), les deux réals n’ont rien d’autre en commun : au perfectionnisme technique de Kubrick, Malick privilégie une poésie naturaliste. Alors quand, 40 ans après 2001, le réal des Moissons du ciel entreprend une vague odyssée dans l’espace, les cinéphiles débiles frémissent et y décèlent un derby de cinéma annoncé. Sauf que Malick ne s’intéresse en rien à l’espace proprement dit, il n’est question dans Tree of life que de Création, Genèse et toutes ces conneries bibliques incompréhensibles durant lesquelles j’ai regretté ma récente conversion à l’Islam.
Le film mêle Création du monde et sa continuité la plus banale, une brève familiale des fifties. Dans ces deux volets, les voies de la Grâce et de la Nature s’affrontent. Explosion de magma et nucléosynthèse stellaire d’un côté, éducation à la dure de trois kids de l’autre. La Nature, c’est ce jeune garçon brun (futur Sean Penn en tourmente) qui s’attaque peu à peu à son jeune frère blond, la Grâce. La Nature, c’est également ce dinosaure véloce qui s’apprête à dévorer un dinosaure plus faible et qui finalement l’épargne : instant de Grâce. À l’instar de Kubrick qui illustrait la naissance du premier outil de l’Humanité dans 2001, Malick en peint le premier acte de Grâce. C’est beau et pas con, dommage que les têtes de nœud se focalisent sur l’effet spécial back from les années 90 de ladite scène des dinos.
Bon, on ne va pas non plus théoriser 120 ans sur le film, c’est pas Les cahiers du cinéma ici, dans notre rédac on s’encule, on ne se touche pas sur de la bobine. Que vaut donc réellement The tree of life ? Il se dégage du film une certaine altesse, sans aucune pareille à l’heure actuelle, qui légitime totalement la Palme d’or. C’est grâce à cette évidence artistique qui traverse ces scènes flottantes sans début ni fin que le film peut se permettre de dépasser ses bornes, quitte à ne plus connaître de limite. La forme cautionne-t-elle alors le fond cosmologico-mystique ? Oui. Et au-delà du charabia religieux se traduit une pensée plus profonde, un sens plus ancré, peut-être une angoisse de fin de civilisation ou bien une panne de réseau wi-fi. Qui sait.
Bob DeNiro a eu raison de martyriser ses petits camarades. Faite de fulgurances et de ratages, The tree of life, si elle demeure absolument imparfaite, est une œuvre à digérer. Et comme l’a dit l’un des membres du jury, le cinéaste tchadien Mahamat Saleh Haroun : « Bob m’appelait constamment Ben Laden et refusait que j’assiste aux projections des films, arguant que ma vraie place se trouvait avec mes confrères africains éboueurs. Mais au fond, je crois que ça valait franchement le coup. »
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21 mai 2011

MOON : SPACE OPERA ORBITAL

Pendant que tu lis tranquillement cet article, confortablement installé avec ton laptop (un mac pour les pires d’entre vous) sur les genoux en train de te bruler les gamètes parce qu’il surchauffe (l’obsolescence programmée aura au moins servie à ça) sache bien qu’on a toujours toutes les difficultés du monde à refroidir les réacteurs 3 et 4 de la centrale de Fukushima et les fesses de ta sœur. Avec une actualité comme ça, si un des financiers cinéastes d’Hollywood n’a pas la super idée de recycler la thématique de la quête de l’énergie alors c’est que toute mon éducation marketing cinématographique est à refaire. Pas de bol pour Moon, pas assez hype à l’époque, il n’aura été gratifié que d’une sortie discrète en 2009 et « d’un direct en dvd » en ce qui concerne la France. Dommage, Moon est un film d’une beauté intense, une beauté irradiante partageable par tous, de quoi au moins vous aussi vous faire entrer vos petits cœurs en fusion.
Moon, réalisé par Duncan Jones (le fiston de Bowie), est un film en gravitation qui a subi la force d’attraction de nombreux genres et artistes : Kubrick quand l’histoire nous montre l’homme et l’outil dansant sur le même pied, Orwell pour les visions spatiales à faire pâlir de jalousie le directeur de la photo au Data Control Department de la NASA et aussi K Dick, ressurgissant quand ce que l’on pensait n’être qu’un simple film de SF devient une sorte de thriller paranoïaque et conspirationiste. Difficile donc de classer Moon. L’histoire par contre est la portée de tous, c’est AREVA Lunar Industries qui a trouvé l’énergie propre de demain sur la lune et qui l’exploite pour fournir 70% des besoins énergétiques de la planète.

Et c’est Sam Bell qui se tape la salle boulotte. Le film retrace la dernière ligne droite de son contrat lunaire de 3 ans, complètement seul à faire tourner le complexe qui récolte la précieuse source d’énergie. Dans sa tâche, Sam est aidé par Gerty, une IA sympa mais qui ne sera jamais aussi chaleureuse qu’une assistante de direction en quête de promotion. Pour agrémenter encore la difficulté que Sam éprouve de part son statut d’Hermite, sa femme restée sur terre est vachement bonne. A ce train la heureusement qu’il lui reste la satisfaction d’être le seul homme de l’univers à pouvoir se branler sur la lune : « une petite passe pour l’homme » comme disait Armstrong. Bref tout ça pour dire que Sam est très at-tachant et qu’on prend grave son pied à le voir coha-biter (pour paraphraser le rut du crapaud) avec l’intelligence artificielle de bord. Il faut dire aussi que niveau acting ça envoie du lourd. Le personnage interprété par Sam Rockwell, seul acteur du film rendez-vous compte, occupe l’écran comme Desproges noircirait des pages, avec une volubilité jouissive et un putain du talent.
Du côté de la réalisation c’est un double miracle. C’est beau, léché, l’esthétique est différente de ce qu’on a déjà vu avec ce genre et surtout on sent que Duncan Jones n’a pas pu faire autrement : le film est un one-shot viscéral. Chaque plan de Moon répond à une obsession : une dénonciation très froide du travail mais finalement encore bien trop humaine pour rivaliser avec que ce que vous subissez 50 heures par semaines (chez ASBAF on table plutôt sur 35 whores par semaines, notre côté gauche « DSK »). Pour emballer cette réalisation impeccable, quelques notes de musiques suffiront. Quelques notes mais pourtant vous savez déjà que cette mélodie viendra vous hanter toute votre vie.
Sans éclipser ses prédécesseurs Moon s’extirpe sans mal de ses références pourtant adorées et vénérées. Un très bon premier film de ce réalisateur, un objectif Lune parfaitement atteint.
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15 mai 2011

LA PROIE

On a beau être à Cannes, on va pas se laisser intimider par tant de pognon, de stars, de robes à paillettes, de yachts, de jacuzzis et de décolletés plongeants. Non! Nous choisissons de rester simples: femmes de ménage à la sortie de la douche pour Vincent, pures teenages importées de Thaïlande pour L.M, Laimelabite pour ma poire, et Thomas toujours coincé chez les condés pour une sombre histoire de cocaïne. Et ouais, même à Khan on sait garder la tête froide. Pour le coup, on vous envoie une petite chronique du dernier flim d'Eric Valette, histoire que vous alliez vous aussi vous dégourdir les mirettes et vous faire durcir la bistouquette.
Dernier long métrage du président du festival mauvais genre 2010, la Proie met en scène la fuite d'un détenu à la poursuite de son ancien camarade de chambrée pénitentiaire Jean Louis Maurel. Sorte de Fugitif français avec Albert en lieu et place d'Harrison, la Proie prouve une fois pour toute que le ciné frenchie a toute sa place dans les crédits de la contribution à la légende du cinéma. Traité avec une mise en scène soutenue et dénuée de tout essoufflement, le flim envoûte et nous saisit entièrement. Elle permet au spectateur de s'abandonner complètement aux tribulations de son héros hors-la-loi tout en laissant libre court à nos pensées et nos spéculations quant au dénouement ou à la scène suivante. Valette nous balade dans toute la France, de barrages forcés en battues forestières, et transforme la traque du héros en une partie de chasse qui nous prend aux tripes. Distinguant la traque et la poursuite, la Proie réussit l'exploit de ne pas nous confondre en détails superflus ou autres flagorneries scéniques pour faire d'une pierre deux coups. 
 Porté par Albert Dupontel dans le rôle titre, la Proie est aussi la preuve qu'un acteur peut être recyclé de manière convaincante, si tant est qu'il soit dirigé par de bons metteurs en scène. Albert déjoue son image de socio-weirdo-pathe et nous concocte un personnage à la fois austère et sympathique, gringalet et teigneux, indécis et réfléchi, bref un petit plaisir. Face à lui, on découvre un Stéphane Debac frais et pimpant, criminel aux doubles personnalités de père/mari respectable et de pervers psychopathe. Le comédien joue avec son personnage, à moins que ce ne soit l'inverse, pour finalement nous offrir un jeu intelligent, réfléchi et teinté d'un humour noir à la fois plaisant et inquiétant. C'est aussi l'occasion de retrouver Alice Taglioni, convaincante pour une fois, Sergi Lopez, furtif mais juste, et Zinédine Soualem, qui tente d'être crédible en comissaire autoritaire mais qui réussit simplement à se couvrir de ridicule – change ton carnet d'adresses et ça ira mieux mec, les Boon, Lelouch et autres Klapisch, ça te rapporte en pognon mais pas en street cred'.

Un bien beau flim qui n'arrive malheureusement pas à se dissocier des comparaisons aux productions bien plus coûteuses des ricains. On en vient vite à la conclusion que le polar français a enfin de l'avenir, bien qu'ayant 15 années de retard. Pendant qu' Hollywood nous balance 50 prods policières par an, le Frenchwood ne nous pond que des pitchs avec un héros vivant en marge de la société et de la loi, et où les forces de l'ordre ne sont qu'abrutis et corrompus. Réduit au ridicule par des Navarro et autres Cordier, le polar frenchie n'a jamais vraiment été en berne. Faute probable à l'impopularité de la police française et de leurs uniformes ringards, ou bien à la mauvaise image des forces de l'ordre dans l'intellect gaulois. Baignant toujours dans une mauvaise image, la police française a depuis quelques années essayé de se racheter une conduite en vain à coups de propagandes publicitaires et de séries télévisées elles-mêmes réalisées par d'anciens keufs. Et encore, une fois de plus, on retrouve nos flics ripoux qui font leur justice expéditive à grands renforts de gyrophares, de longs canons, de gros pistolets et autres calicots. Espérons simplement que le polar français saura suivre la direction menée par la Proie pour nous sortir des policiers traditionnels qui ne valent pas mieux qu'un épisode de PJ
Quoiqu'il en soit, la Proie vaut le détour et parvient à surplomber les bons polars étatsuniens. Et vous savez pourquoi ? Parce que chez nous, on sait terminer des flims autrement que par des happy ends. Prends ça dans ta gueule Hollywood !
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14 mai 2011

MIDNIGHT IN PARIS : WOODY VEND DU REVE

On a découvert le dernier film de Woody Allen comme à peu près tout le monde : lors de sa projection en cérémonie d’ouverture du 64ème festival de Cannes. Pour tout vous dire, on l’a même maté aux côtés de Diane Kruger avec qui on a tout de suite accroché : comme elle, il nous est génétiquement impossible d’encadrer Mélanie Laurent. Bon, Diane, c’est semble-t-il à cause d’une sombre histoire de CDD de maîtresse de cérémonie du Festival chépakwa, on a arrêté de l’écouter dès qu’on a plongé un œil dans son décolleté. Nous c’est viscéral. Mais comme on est un webzine de bon goût, on ne va pas tomber sur la poire de Mélanie right now, elle a suffisamment foutu en l’air sa carrière toute seule comme une grande en forçant Uma Thurman à se trémousser sur du Jay-z devant un parterre de cinéastes de renommée planétaire et sous l’œil médusé d’un Bob DeNiro la reluquant comme une traînée de Bangkok. Sale histoire.
Midnight in Paris donc. A ne pas confondre avec un autre chef d’œuvre du 7ème art, One night in Paris. S’il s’agit dans les deux cas d’une belle histoire de romantisme, le film de Woody Allen entend déclarer sa flamme à Paris et Midnight est son bouquet de fleurs. Le film s’ouvre sur des cartes postales parisiennes, toutes très jolies, saupoudrées de l’habituelle mélodie allenienne, un morceau de jazz qui crépite. L’histoire se développe assez vite : passé minuit, Gil (Owen Wilson) fuit la compagnie de sa future promise Ines (Rachel McAdams) pour se balader dans un Paris qui n’existe plus, un Paris d’autrefois, un Paris romantique, un Paris artiste, bref pas le foutu Paname infesté de roumains d’aujourd’hui, tu l’auras compris.
Sans dévoiler l’astuce du scénario, on peut féliciter l’ami Woody d’avoir su éviter chaque écueil que lui réservait la capitale et, surtout, d’avoir fait de chacun d’eux un atout : pêle-mêle, les clichés béants (Paris ville musée) amènent de savoureux quiproquos, les lieux communs (Paris la muse) tissent d’inattendues rencontres. C’est drôle, enlevé et assez ravissant. A condition, bien sûr, de posséder un bagage culturel minimum car si tu ignores tout de Hemingway, Picasso et autres Fitzgerald, tu risk tro de ri1 konprendre a sse filme de mer2 lol.
Nimbé de romantisme, Paris est vu à travers les yeux du personnage de Gil (le double allenien) comme un fantasme. Le fantasme d’une ville où l’on badine avec l’art et ses fantômes comme l’on charmerait une jolie femme. Le film exerce alors une douce séduction sur son spectateur, à coups de punchlines absurdes et de références élégantes. Je ne devrais pas l’écrire mais j’y ai complètement succombé. Comme une jeune fille en fleur. Les acteurs sont absolument parfaits, Owen Wilson en tête. Déjà excellent cette année dans How do you know et Bon à tirer, il trouve ici sans commune mesure son plus beau rôle. Sous les mèches blondes de ce doux rêveur, il semble susurrer chacune de ses répliques avec tant d’amour et de naïveté que j’en ai mouillé ma culotte. Et Woody d’ajouter : « J’ai à peine dû le diriger mais bien sûr, je prendrai tout le crédit pour sa performance. » Les comédiennes (Cotillard, Seydoux, Alison Pill) qui l’entourent se valent plutôt bien. Même Carla Bruni est irréprochable <3.
Inutile d’épiloguer (surtout quand on sait que le véritable épilogue de cette projo s’est déroulé dans notre suite du Martinez avec Diane Kruger et ses footjobs qui n’appartiennent qu’à elle), Woody signe là l’un de ses plus beaux films, quelque part entre la poésie d’une Rose pourpre du Caire et l’ode à la ville d’un Manhattan.
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8 mai 2011

GRAND TEST PSYCHO FAST AND FURIOUS 5


Vous êtes délocalisé à Rio. Cela fait deux semaines que vous bichonnez votre Seat Ibiza pleine d’amour et de néons bleus pour la compét de drift dans les favelas. Problème, le jour J, vous vous apercevez que votre compil homemade de gangsta-électro est restée au garage. Votre copilote s’appelle Ludacris. Que faîtes-vous ?

% Vous allumez quand même les boombass et tendez le micro à l’ami rappeur Ludacris. « Vas-y mec, balance Baby que tu chantes avec Justin Bieber, il me retourne à chaque fois grave ce morceau. »
$ Qu’importe le deejaying, seul compte le tuning. Vous aimez bien les voitures. Vous aimez bien conduire. Vous aimez bien quand le moteur il fait du bruit. Vous aimez surtout quand les pneus ils crissent quand vous démarrez en 3ème. Et puis vous aimez bien Ludacris, il est black, tout petit et il ressemble à rien dans son marcel.
& Vous le sucez, quelle question.
@ L’essentiel, c’est que la Seat fasse ses 25 tonneaux et que vos 14 caméras n’en ratent pas une goutte d‘huile. Vous frétillez d’avance à l’idée de condenser 138 plans de crash automobile en une scène de 12 secondes. Vous êtes comme ça et n’y pouvez rien : vous aimez le cinéma.

Course poursuite en plein désert. Gros ride de caisses tunées autour d’un chemin de fer. Scène choc du film : votre Ford Fiesta gentes alu et aileron surélevé passe à travers l’un des wagons du train sans même effleurer un range-magazine. Comment réagissez-vous ?
$ Si c’était à refaire, vous le referiez. D’ailleurs vous allez le refaire. Et puis après vous le referez encore une fois. Mieux, vous allez voler le train, l’installer dans votre garage et rejouez la scène tous les week-ends. Comment ça le train il rentre pas dans votre garage ? Ben vous volerez un hangar. Putain les questions.
& Vous sucez le contrôleur du train.
@ Vous jubilez, cette scène est votre « rosebud ». On croirait entendre La chevauchée des walkyries par-dessus. Taxi driver ? Une petite bite, question pilotage automatique. Exit Kubrick, la Cinémathèque est à vous !
% Votre conscience morale prend un sacré coup : vous venez de traverser un wagon sncf sans aucun titre de transport valable. Etes-vous en infraction ? Oui. Vous paniquez allègrement. Vous avez beau traîner avec des bad boys, votre idole c’est Matthew McConaughey.

Vous traînez un coffre fort de 26 tonnes d’acier accroché à votre Renault Kangoo 2.5l GTI chromée depuis voilà 40 bornes d’autoroute. Vous en êtes à 382 carambolages, 820 feux rouges grillés et 26 brésiliens écrasés sur la chaussée. Dwayne « The Rock » Johnson est à vos trousses, sur le point de vous griller et vous passer les menottes. Comment vous sortez-vous de ce guêpier ?
@ Vous avez prévu 30 min de course-poursuite sur le storyboard que vous avez colorié. Comment ça se finit ? Vous faîtes du cinéma, pas de la littérature, vous carburez à la testostérone, pas au sujet-verbe-complément. D’ailleurs c’est qui ce gars là-bas ? Le scénariste du film ? Virez-moi cet intrus !
% Si Dwayne a la priorité à droite, je la lui laisse. C’est pas parce qu’on drive à 270 km/h dans le centre-ville de Brasilia qu’il faut pour autant négliger le code de la route. La courtoisie au volant, ça n’a pas de prix.
& Vous sucez Dwayne, pardi.
$ Ce connard copie votre style jusqu‘au moindre marcel 100% coton. Vous soulevez 120 kilos de fonte ? Il en soulève le double. Vous jouez un baby-sittor chez Disney ? Il incarne la Fée des dents. Hors de question qu’il vous vole la vedette de votre propre franchise : vous balancez une rumeur, The Rock a un minuscule pénis.

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Vous avez un maximum de %
Blonde aux yeux bleus, aux feux rouges on vous klaxonne et vous dit que vous êtes bien roulée. Vous êtes Paul Walker.
Vous avez un maximum de $
Vous êtes le seul sur Terre à trouver l’odeur d’essence aphrodisiaque, vous n’avez pas changé de marcel depuis le 1er Fast and furious, vous vous appelez en réalité Vincent Gasoil, vous êtes Vin Diesel.
Vous avez un maximum de &
On ne vous a pas engagé pour vos talents d’actrice et le savez. De fait, vous remerciez l’ensemble du cast avec gratitude. Euh… le 3ème assistant réalisateur n’a rien à voir avec l’obtention de votre rôle. Pas grave, vous le sucez quand même. Vous êtes une salope, vous êtes Jordana Brewster.
Vous avez un maximum de @
Spécialiste du feu d’artifice, vous avez été radié de la profession pour abus d’explosifs. Reconverti dans le cinéma, vous n’avez pas changé de philosophie d’un iota, vous venez de signer un énième film pour décérébrés et ce malgré 30 premières minutes plutôt passables, vous êtes Justin Lin.
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7 mai 2011

ON ETAIT AU FESTIVAL MAUVAIS GENRE : PART 4

Voici ouverte la quatrième et dernière séance de ce festival fort en rebondissements. On débute le dimanche par une séance nippone avec Takashi Miike derrière la caméra. Le niakois à la liste de réalisations et de productions plus longue que celle de Schindler signe ici la suite de son héros au costume zébré : Zebraman 2. Pour ceux qui ne connaissent pas Zebraman, c'est l'histoire d'un professeur qui obtient des pouvoirs qui lui confèrent une force surhumaine ainsi que la possibilité de voler, en plus de lui procurer une armure zebrée noire et blanche. Dans ce deuxième volet, après 15 années d'absence, le vieux sensei redécouvre peu à peu qui il était, et comment retrouver les pouvoirs qui l'ont rendu célèbre pour contrer le nouveau vilain gouverneur.
Le flim du réalisateur d'Ichi the Killer s'inscrit dans le système D : Déjanté, Drôle et Délirant. N'y voyez aucun sérieux, le flim prend des allures de récit superhéroïque où la loufoquerie du réal n'a aucune limite, et où les moqueries du système et de la société japonaise en général pullulent. Malheureusement, cet excès finit par devenir lassant, là où une explication en 2 plans de 30 secondes auraient suffi, Miike fait joujou avec des effets spéciaux en surnombre pendant 10 minutes. Mais cela lui est vite pardonné grâce au charme de son actrice principale à la plastique de rêve que l'on espère revoir très vite. Cependant, je ne puis m'empêcher de penser que le flim, avec son budget pharaonique comparé aux autres de la compétition, n'avait pas sa place dans la sélection.
L'après-midi se poursuit avec la programmation d'une conférence ayant pour invité le président du festival 2011 : Thierry Frémont, et animée par Gary. La rencontre se révèle axée sur des échanges sur le métier d'acteur et sur le vécu du milieu théâtral, le tout parsemé de divers extraits vidéos de Gabin à Kubrick en passant par Les Démons de Jésus. On sent que le meeting était plus fait pour la forme et le protocole. On en ressort vaguement indifférents, et courons nous goinfrer des succulents courts-métrages concoctés pour la sélection MADE IN FRANCE chroniquée précédemment par mon confrère.
La nuit tombée, nous enchainons les projections avec la soirée Y'a du bon dans la science fiction. Au programme, deux longs métrages : Invasion Planète X et Kaydara. Nous regretterons amèrement la déprogrammation du semble-t-il culte Flesh Gordon. Le premier est un flim japonais qui date de 1965 et qui a pour réalisateur le papa de la flopée des Godzilla movies. C'est toujours dans cette lignée – que l'on croit sans fin – qu' Invasion Planète X s'inscrit. En véritable king des nanars du soleil levant, Ishirô Honda nous livre une histoire interplanétaire monstrueuse. Deux astronautes japonais sont envoyés dans l'espace pour mettre le pas sur une planète jusqu'alors inconnue. Une fois le pied posé et le drapeau planté, nos deux héros découvrent une civilisation hors du commun et pourtant peu différente de la nôtre. En avance sur la technologie et les sciences, un pacte est conclu entre les deux planètes pour l'acheminement de Godzilla et Rodan vers la planète X afin de combattre l'affreux monstre volant à trois têtes King Ghidorah, en échange d'un remède contre le cancer, lequel on ne sait pas, mais ça on s'en branle. Bien évidemment, les faussement gentils extraterrestres ont d'autres plans en tête. TIN TIN TIN.
Tout le monde retient son souffle devant pareille merveille du nanar. Entre l'utilisation à outrance des maquettes, les acteurs coiffés de la fourrure Godzillienne, les histoires de romance emboitées et les dialogues aux nombreuses allusions pornographiques, le flim se joue du ridicule, n'a peur d'aucun cliché et affirme haut et fort son manque de budget. Pas entièrement mauvais et doté de bonne volonté, le visionnage de la pelloche procure une bonne dose de fun et de scènes tordantes. Ajoutez-y une pincée de décades, des acteurs bankables et Roland Emmerich, vous obtiendrez un savant mélange entre Independance Day et Godzilla [1998]. Au grand dam de l'ami Vincent, Reno ne joue pas dedans cette fois.
Kaydara est le long métrage dont Ratrix Hero est tiré. Après six ans de création, les deux réals nous livrent le fan movie ultime de la trilogie des frères Wachowski. En tout 55 minutes de calvaire et de supplice pour un flim presque caricatural de la geekitude et de la fanboyitude absolue. En plus de me laisser pantois quant au sujet choisi, le métrage ne fait que pomper les scènes mémorables du premier des Matrix, en prenant bien soin de ne pas toucher à l'icône de l'élu et sans rien apporter tant au niveau du scénar qu'au niveau de la mise en scène. Sur fond de BO à guitares saturées, il semble que le duo cherche à justifier son appartenance au monde rock underground avec leurs héros gotho-putes aux cheveux longs et leur idolâtrie gerbante de l'élu Keanu "Sad" Reeves. Le seul fait que Néo soit photo-reconstitué sous les mêmes traits nous laisse rêveurs quant au nombre de branlettes que les réals se sont tapés sur leur icône. Unique point fort, le travail des effets visuels est globalement satisfaisant, définissant à l'évidence un flim de techniciens et non d'auteurs de ciné. Nous n'en retiendrons aucune originalité et aucun intérêt.
Nos emplois du temps étant chargés – compétition de step-aquagym – , nous n'assisterons pas à l'intégralité de la dernière journée. Nous décidons donc de terminer le festival avec la compétition internationale de courts-métrages. 13 courts allant de 4 à 11 minutes sont alors présentés. Par ordre de projection, nous découvrons :
N°1009 : un périple robotique et maternel ; le truc n'est pas mauvais mais vite oubliable.
Les Conviviaux : Un diner d'amis qui part en couille ; sympa et surprenant mais là non plus rien d'incroyable.
Danny Boy : une histoire sans queue ni tête ; d'inspiration burtonienne, l'animation se révèle à l'inverse de mes préjugés, enchanteresse et romantique, assurément le meilleur court de la programmation.
The White Face : un meurtre au chandelier pour une bague ensorcelée ; trop court pour développer pleinement le récit, on ne comprend rien mais au fond on s'en fout.
Mutantland : La vision de la chaine alimentaire dans un futur extraterrestre ; très bien foutu, on regrette que ça ne soit pas plus long.
Comme un chien : Une machination meurtrière filmée style happy slapping ; premier court de Benoit Delépine, le résultat se révèle innovant et machiavélique. On en redemande.
Strange invention : Un animé retraçant le parcours d'un inventeur pas comme les autres ; Entièrement dessiné à la main et doté d'un scénario entrainant, mais pas suffisamment poussé pour que l'on s'y attache.
Hatch : Un mec chie un œuf ; plutôt étrange et crados, le pitch assure une chute inattendue.
The Astronomer's sun : Le combat d'un savant contre une comète ; un conte poétique et dramatique à découvrir d'urgence.
The Old ways : Une exécution old fashionned style pour un détenu new gen ; original et cinglé, le court se distingue par une fiction drôle et bien pensée.
The Cats of Mars meet the toy car : Des chats martiens parcourent l'espace en tapis volant ; charmant par sa narration en alexandrin, mais totalement chiant.
Black Horse : Un enfant tente de s'affirmer du monde adulte accompagné de son porte-bonheur équestre ; scénario inattendu et dessin assumé brouillon, il lui manque juste une touche de charme.
Junko's Shamisen : Une apprentie Samouraï part venger la mort de son senseï de grand père ; manquant cruellement d'originalité et pourtant graphiquement réussi, le court vacille et tombe dans le désintérêt le plus total.
Jury sur ton internet fantaisie, nous prenons la sage décision de rendre le palmarès estampillé ASBAF. Concernant les courts-métrages en compétition, L.M porte son choix sur The Astronomer's Sun, tandis que je déverse mon amour pour Danny Boy. Côté long métrages, nous regrettons bien évidemment d'avoir manqué deux des flims en compet', mais sur ceux visionnés, nous tombons d'accord pour élire The Neighbour Zombies en tant que meilleur flim du festival mauvais genre 2011. Nous attribuons également une mention particulière à la Balada Triste de Trompeta et Fubar 2, qui nous ont attendri autant qu'émerveillés.
En définitive, une 5ème édition couronnée de réussite d'un festival qui gagne à être connu. Mettez les bières au frais, on revient l'an prochain !
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4 mai 2011

ON ETAIT AU FESTIVAL MAUVAIS GENRE : PART 3

On s'est fait la "nuit interdite" au soir du jour 2. On a eu droit à sept heures de projection à partir de 20h et quelques. L'an dernier, on s'était tapés la nuit interdite dans une salle de spectacle, assis sur des chaises miteuses, on a dû ramasser notre coccyx en plein milieu de la nuit. Mais ce soir-là, on est dans une vraie salle de ciné confortable, on se fout donc stratégiquement au fond pour voir qui va gerber cette année.
Un court-métrage ouvre la nuit interdite, Jack, où des citrouilles en ont marre de se faire maltraiter à chaque Halloween et vont dépecer un maximum de monde. Dans le plus pur esprit de Treevenge, le truc sur les sapins de noël tueurs, en plus court et moins jouissif. Directement après, on nous sert Primal, un long-métrage australien : des branleurs d'étudiants partent en camping en pleine forêt, juste à côté d'une grotte préhistorique où une malédiction sévit depuis l'aube de l'Homme. Résultat, après une attaque de lapin mutant, une des connasses se zombifie et les meurtres commencent. On nous avait prévenu quant au piètre jeu des acteurs, c'est pas vraiment le défaut premier du film : c'est très con, très gore mais plutôt chiant par moments, on n'a pas affaire à un bijou de scénario, il y a peu d'idées originales.
Vient une pause pour boire quelques bières et discuter avec une poignée de connards, puis on revient dans la salle voir Brutal Relax, un court espagnol d'une quinzaine de minutes. Dans un cabinet médical, une brute à moustache, aussi muet que Mélanie Laurent avec une poutre métallique calée dans la gorge, se fait prescrire des vacances par son médecin qui le supplie de garder son calme quoi qu'il arrive. Voilà la brute sur la plage, à écouter sa zik pépère les pieds dans la boue. Seulement, des créatures marines débarquent non loin et commencent à péter la tronche des vacanciers. Impassible au départ, la brute va s'énerver quand son baladeur va se mettre à déconner. Pas la peine de vous raconter la suite... Ultra jouissif, ça bastonne direct, du coup il manque une certaine progression dans le gore et dans les effets comiques mais on s'en tape : meilleur court décalé du festival. Deuxième long ensuite, Helldriver, de Yoshihiro Nishimura, le mec à l'origine de Tokyo Gore Police. Après qu'une météorite s'écrase sur le Japon (je peux me marrer ?), le nord du pays est infesté de zombies. On essaye de les contenir dans une zone mais une femme, la mère du personnage principal, prend le contrôle du mouvement et fout la merde dans toutes leurs contrées de dégénérés. Plutôt marrant au début, le scénar' devient imbitable au bout de vingt minutes. Le comique marche la moitié du temps, les acteurs sont nuls... Ca dure deux heures. Ca pourrait s'arrêter au bout d'une heure et quart hein, mais non : à l'instar de Mangue Negro l'an dernier, un film sur des huîtres zombies plutôt réussi, quand on croit que c'est fini, ça repart de plus belle. Notez que ceci arrive trois fois dans ce putain de film.
Deuxième pause foutrement méritée avant la troisième partie de la soirée. Généralement, 90% du public se casse à ce moment-là, cette année presque tout le monde est resté pour la fin. Cette soirée sponsorisée Arte, puisque les trois films qu'on a vus étaient tous de prod' allemande. Le premier était Opstandelsen, un truc de gothopute d'une heure : un jeune hipster fait le rebelle à l'église, il dit fuck à maman et va sniffer sa coke sur une bible dans une salle planquée. Pendant ce temps, des zombies (des "infectés", pour les puristes chiants, puisqu'ils courent) arrivent dans l'église pour bouffer la chair de Jésus et de ses fidèles. Une course poursuite complètement chiante commence et je ne sais même plus comment ça finit. Pas de doute, celui-ci aurait pu passer sur Arte. Deuxième film, The Boy who wouldn't kill, un genre de western post-apo sur une famille monop' (monoparentale hein, pas monoprix), deux gosses, dont un poltron, qui s'emmerdent avec papa. Ca va pas chercher loin mais c'est super honnête, le récit est efficace et c'est très bien réalisé. Le seul problème c'est que c'est en Allemand, alors bon je sais pas vraiment où il pourrait y avoir un désert en Allemagne mais on va pas chipoter. Le dernier, St Christophorus Roadkill, suit la soirée merdique d'un étudiant, témoin d'un accident, que des flics ripoux vont vouloir fister. Très drôle bien que s'étirant un peu trop, le montage ne parvient pas à compenser les longueurs du script.
Une bonne soirée en définitive. Mais personne n'a gerbé.
Un mot pour finir sur Mad In France, la compèt' de courts français organisée par les mecs de mad movies le dimanche. Le Redresseur, des frères Vorski : un spectateur vénèr séquestre dans son garage un réalisateur de remakes complètement pourris pour lui faire sa fête : leur film a dû être plié en 30 minutes, montage compris, mais c'est ce qu'on a vu de plus drôle à Mad in France. Eric vient ensuite, on nous dit qu'on va se pisser dessus, c'est trop super, je suis vraiment toute excitée. Alors... certes, je suis allé pisser, quelques heures plus tard d'ailleurs, mais c'était sans doute davantage lié à la bière qu'à ce court... Puis 56 Pesos, un espèce de western bobo sauce Sin city très mal réalisé et dépourvu de script, je passe. VNR suit, plutôt drôle, prétexte à un plan-séquence de baston pas mal fait, une fin marrante mais qui tire en longueur. Mon Père : un truc sur un mangeur d'enfants. Nul et attendu. Ratrix Hero : un truc animé pas drôle sur une souris dans l'univers de matrix, par ceux qui ont fait Kaydara, le film naze dans l'univers de matrix. Naze, donc. Le Miroir, de Sébastien Rossignol, un court sur une top modèle défigurée suite à un accident, ça s'inspire visiblement d'un bouquin de Palahniuk. C'est très très bien réalisé et l'histoire est sympa. Le meilleur de ce Mad in France, même si le budget est d'un tout autre montant.
That's all for me folkes, Akwell vous fera la suite et fin du Festival dans les prochains jours. D'ici là, je vous encourage à mater les (bons) courts-métrages cités, que vous ne devrez évidemment pas chercher sur le P2P ou sur megaupload et consorts. Bise.
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1 mai 2011

ON ETAIT AU FESTIVAL MAUVAIS GENRE : PART 2

Avant que sonne l'heure de la review de la tant attendue nuit interdite, je vous chronique ce qui s'est passé le lendemain. On sait, c'est pas très chronologique tout ça mais peu importe, le festival ne s'arrête pas là. Il reste encore trois jours de projections, de larmes, de fous rires, de sexe et de bières fraiches. Vu qu'on n'est pas des lève-tôt et que cette conne de Nadine a oublié le réveil avec tous nos slips propres à la rédac. On renfile nos slibards souillés, mais manquons une conf' sur le ciné ricain de genre des 70's. Qu'à cela ne tienne, l'après midi nous réserve d'autres surprises.
Après nous être sustentés, on nous offre une projo coréenne du nom évocateur de The Neighbour Zombies. Mis en scène par quatre réalisateurs différents, le flim offre un long métrage composé de six « sketchs » axés sur un synopsis commun. En 2010, le vaccin du sida a été trouvé, malheureusement on s'aperçoit un peu tard que celui-ci développe chez les vaccinés une mutation pour le moins inquiétante. En quelques semaines, le virus se propage sur la surface du globe avec pour point de départ la Corée du Sud et plus précisément à Séoul.
Six chapitres, totalement différents et pourtant complémentaires prennent alors forme sous nos yeux pour rendre un résultat excellent parsemé de touches acidulées, envoûtantes, violentes, poétiques et rythmées. Certaines parties sont meilleures que d'autres bien évidemment, mais avec des constructions scénaristiques et des techniques de shoot toutes différentes les unes des autres; le flim puise sa véritable force dans la diversité et la richesse de leurs réalisateurs.
La journée touche à sa fin, et laisse place à une soirée où tous les plaisirs seront permis. Après avoir raté la séance de Red, White & Blue de Simon Rumley, nous pénétrons alors dans le ciné à la recherche d'une ambiance gaillarde et moite. La salle s'est désemplie, mais laisse place aux amoureux transis du old porn des 70's venus voir Derrière la porte verte. Réalisé par les frères Mitchell, Jim et Artie, anciens étudiants de ciné et réalisateurs de nombreux loops – petits flims érotiques montés en boucles et destinés à une projection continue – , le flim retrace une aventure interraciale érotico-masquée portée par Marylin Chambers et George S. McDonald.
Il est de notoriété pubienne que l'industrie du pron n'a jamais vraiment prêté attention aux scénarios des flims X. Celui-ci ne déroge pas à la règle. Dans un restau routier où quarts de vin rouge et cafés sont de mises, deux chauffeurs bavardent d'une légende urbaine avec le cuisinier, celle de la Porte Verte. Dans un hôtel, une jeune femme est enlevée, et se retrouve emmenée dans un club privé où les participants sont masqués. Préparée et mise en conditions, la jeune blonde se retrouve sur scène livrée aux folies perverses de ses geôlières et de l'assistance lubrique et passive. Le désir montant, les tabous s'effondrant, la soirée se transforme bientôt en une orgie active où se mélangent acteurs et spectateurs. Cette anecdote a-t-elle vraiment eu lieu ? Est-ce la réalité, un fantasme, une illusion ?
Le flim est vraiment composé de deux parties, l'introduction et la pénétration. Le fait est que l'introduction se fait en douceur avec une qualité de tournage plutôt déplorable, tandis que la seconde partie fait surgir une facette différente de celle vue jusqu'à présent avec une insertion violente dans le monde du voyeurisme. L'éclairage, le cadrage et les zooms se font de meilleure facture qu'auparavant. La caméra devient alors un outil chirurgical, qui dissèque chaque corps, chaque plan avec une volupté, une sensualité et un désir indéniables. La mise en scène devient presque dramaturgique avec un jeu théâtral allant de la procession religieuse au spectacle circassien de trapèzes en passant par une allégorie sur l'esclavagisme et le colonialisme. Le flim enchaîne les scènes sur fond de climat onirique pour atteindre le point d'orgasme du coït. En guise de final, on assiste à un ballet slow-motion kubrickien d'éjaculations faciales. Un flim qui laisse des traces et un goût amer.
C'est sur cet acide constat que s'achève la seconde partie de la festival review. Accrochez vos slips, dès mardi on passe la troisième ! – Merde. Avec une catchphrase comme ça, je suis bon pour faire les taglines des prochains Besson.
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