C'est marrant comme débuter une critique peut être soit facile soit compliqué. Parfois on ne sait pas ce qu'on va y mettre, de quoi seront composés nos paragraphes, de quelle longueur finale la review sera. A ce titre, l'écriture d'un scénario et d'une chronique sont en tous points identiques. A la différence qu'une mauvaise critique ne découle pas forcément d'un mauvais flim – ce blog tendrait d'ailleurs à prouver le contraire –, tandis qu'un mauvais flim découle souvent d'un mauvais scénario.
Avec ses casquettes de scénariste, producteur, monteur et réal, Zack Snyder est l'homme en qui j'ai placé de nombreux espoirs et qui ne m'avait jusqu'à lors jamais déçu. Après un tonitruant remake du Dawn of the dead de Romero, une percée dans le monde pictural de Miller et ses 300 spartiates, une consécration méritée avec l'adaptation du non moins excellent Watchmen de Moore et Gibbons – je ne tiendrais pas rigueur de son adaptation animée des chouettes cocaïnées de Kathryn Lasky, considérant plutôt cela comme un non film – et avec toute l'énergénie dont il avait fait preuve précédemment, Snyder assoie sa position en tant que leader des nouvelles recrues hollywoodiennes. Sucker Punch semblait alléchant pour tout amateur de gros nibards, de bastons demesurées, de gunfights, de jeux vidéo, de mangas, et de schoolgirls with pigtails. Ce qui n'est bien évidemment pas mon cas.
N'ayant pas de prénom, nous nommerons notre héroïne Sylvie pour des questions d'hygiène. Sylvie vient de perdre sa maman. Son beau-papa, il est très méchant, il tente le wincest mais finit par crever la petite sœur de Sylvie. Il est tellement méchant qu'il arrive à l'accuser du meurtre et à la faire enfermer chez les foldingos. Pour se soustraire à cette insupportable réalité, Sylvie se réfugie dans ses rêves dont les seules limites ne sont définies que par son imagination. Elle devient alors Babydoll, grosse pute à lapdance qui te fait un trou de balle avant que t'aies le temps de sortir ta bistouquette.
Snyder est un poseur, un adaptateur. Il a su remanier ce qui avait déjà été fait sur différents types de supports, adapter des univers étranges et propres aux comics à cette nouvelle ère cinématographique, et y apporter une touche d'ingéniosité, une étincelle de vie qui donne à ses flims les saveurs qu'on leur connait. Dans Sucker Punch, cette étincelle se fait toujours présente mais ne permet pas au flim de se maintenir à la surface de nos espoirs. Le flim s'essouffle vite et s'engouffre dans un vide scénaristique sidéral. Un trou noir sorti de l'esprit d'un ado cramé du bulbe, geek, probablement timide, qui se branle machinalement sur les figurines de ses animes préférés. On reconnaît une singularité certaine au pitch comme à la mise en scène. On a pour plus bel exemple la campagne Wolfensteinesque où les nazis sont principalement des morts-vivants régénérés sous couvert d'horlogerie et de pression. Avec une mise en scène impeccable et des idées excellentes, le réal s'impose ici comme celui du renouveau. Mais c'est cette recherche du renouveau, du remaniement d'un déjà-vu qui finit par lasser. Le flim perd alors son public et son charme.
Les deux premières « extractions » s'avèrent être de véritables petits bijoux d'originalité et de pirouettes galipettes qui t'en foutent plein les mirettes. Tandis que les deux suivantes, toujours axées sur le même schéma, nous paraissent alors redondantes, fades et manquant cruellement d'imagination. Même la bande originale finit par ne plus l'être. Sucker Punch nous rebalance des mélodies entendues et massacrées milles fois mais chantées par d'autres. Certaines – comme Sweet Dreams ou Where is my mind – vous laisseront indifférents et un sentiment d'inutilité, d'autres – comme We will rock you, ou Björk – vous enchanteront au plus haut point. Côté imagerie, Snyder joue comme un gosse avec les images de synthèses, use jusqu'à la corde les filtres, et abuse de travellings aériens et des panoramiques dynamiques. Il en ressort un résultat acceptable, à l'image du scénario : excitant au début et barbant sur la longueur. On pourra cependant apprécier la présence d'acteurs inconnus ou méconnus comme dans chacun de ses précédents flims. Pour le coup, ils s'assurent une montée en flèche de leurs cotes de popularité et de leur capital sympathie. Cette volonté de mettre au premier plan de jeunes pousses de l'acting réjouit et nous permet de découvrir d'autres belles gueules que les centaines de bouilles récurrentes du cinéma hollywoodien.
Pour en revenir à ce qui a été dit au début, à savoir qu'un mauvais flim découle souvent d'un mauvais scénario, on peut maintenant considérer Sucker Punch comme une exception. Le scénario catastrophiquement mauvais et simpliste est sublimé par des idées novatrices et une véritable volonté de s'éclater. En revanche, poussées à l'extrême, ces qualités deviennent lassantes et ennuyeuses. On reste tout de même très loin du « chef d'œuvre » décrit par les blogueurs des bas fonds de l'internet. Un flim qu'il est bien mais pas top.
Pas mieux, un film avec des bonnasses pas nul mais pas bien, original mais lassant, tour à tour excitant et chiant.
RépondreSupprimerJe rematerai "Dawn of the Dead"...
Tout à fait ce que j'ai ressenti, c'était pas le flim de l'année mais une bonne petite claque visuelle quand même.
RépondreSupprimer(Et grâce à cet article j'ai bien envie de faire ma vilaine copieuse, me mettre un coup de pied aux fesses pour finir des dessins en attente depuis plus d'une semaine et balancer une petite review illustrée...)
0 Blagues sur la blondasse, il s'agit donc bien d'une critique de grande classe !
RépondreSupprimerJe suis beaucoup moins indulgent avec de film, mais je pense que c'est cette post-prod excessive que je ne supporte pas. Pourtant c'était pas si mal passé avec 300... Mais attend, j'avais quel age à la sortie de 300?
qu'avez-vous pensé d'Abbie Cornish dans ce film ?
RépondreSupprimerva tailler des pipes aux spartiates... snyder est un pov redneck qui à littéralement chier sur watchemen... cette critique poussive essaye tellement de sauver les meubles qu'elles à dut être écrite avec une gag ball entre les dents. On dirait du ciné live.
RépondreSupprimerJe suis facilement impressionnable, du coup je me suis pris une bonne claque en allant le voir, et je tendrais bien l'autre joue.
RépondreSupprimerVanessa HSM Hudgens m'a piqué les yeux mais j'ai über-kiffé l'OST. Pour les "incursions" je plussoie. Et j'aurais tant aimé voir la danse de la blonde au moins une fois. Toute hétéro que je sois, son petit balancement me laissait pantoise...
Les Ornithorynques sont le mal.
Ouais, je le qualifierai plus comme une bonne grosse daube.
RépondreSupprimerC'est un film que je trouve pathétique : dialogues plus niais, tu meurs - scénario horriblement plat et grosse absence de suspense.
Nan, il n'y a rien à garder de ce "Sucker Punch", le pire film de l'année (sans hésiter !).
assez d'accord avec toi sur ce coup Akwell. C'est bon mais ça manque de quelque chose, on en attendait trop en fait.
RépondreSupprimerBonne critique cela dit.
Pas vu et pas forcément tenté alors que j'aime assez ce que fait Snyder. L'histoire ne m'emballe pas.
RépondreSupprimerTotalement d'accord avec cette critique. Il s'agit d'une véritable catastrophe artistique, qui se paie la tête à la fois des cinéphiles et des geeks. Snyder devrait avoir honte de tomber si bas après les très appréciables 300 et Watchmen !
RépondreSupprimerPetite correction : C'est pas le beau père qui tue la petite soeur, c'est l'héroïne en voulant tuer son beau père qui rate son coup ! Et la balle que l'on ne voit pas au passage, éclate l'ampule dieu sait comment et tue sa soeur.
RépondreSupprimerEnfin je dis cela, je dis rien ^^ C'est bien de voir les navets avec un peu d'intérêts quand même !
Pas le meilleur de Snyder, mais pas honteux pour autant. A revoir pour se faire un avis plus objectif.
RépondreSupprimerSnyder, le mec qui dépense le PIB de la Suisse à chaque film réalisé.
RépondreSupprimerJ'ai trouvé ça bidon et génial à la fois, comme Watchmen. J'ai adoré le concept de la danse de l'héroine qui se transforme à chaque fois en petite histoire, très bien trouvé. ça permet de passer dans bcp d univers différents et ce avec des effets spéciaux époustouflants. La BO est géniale aussi. Après c'est sûr, même si l histoire de base et les détails sont bien pensés, le développement et le dénouement sont vraiment trop téléphonés. Pis les actrices en font vraiment des tonnes et ça me fait chier même si je pense que c est ce qu on leur a demandé de faire...
Aucune surprise possible donc en regardant ce semi-navet très haut de gamme. A voir absolument mais sur tres grand écran et avec tres grosse sono juste pour le spectacle et le gros son.
"tonitruant remake de dawn of the dead" "néanmoins bon watchmen"... va te cacher, zack snyder a toujours été et sera toujours un réal de merde, pour dawn of the dead il a totalement dénaturé l'essence du film, ce n'est pas juste des pauvres écervelées qui tirent sur des trous du culs de zombies foncedées, c'est toute une critique de la société de consommation une véritable métaphore, et pour ce qui est de watchmen n'en parlons même pas, la pire daube qui il m'aille été donné de voir de toute ma vie et j'en ai vu un paquet de merdes infâmes, zack n'a rien inventé il a seulement pillé la bd de fond en comble, que dis-je ils ont du même pas l'acheter ils ont du lire un résumé rapide fait par un ado attardé, le tout en ajoutant des scènes vulgaires et inutiles de baise dans un vaisseau pourrave, aucun charisme et aucun charme, et le docteur Manhattan tout bonnement ridicule, quoi de plus grotesque que son arrivée a la apocalypse now la bite bleue baveuse, avec en bo la marche des walkyries, ce film est bonnement un ramassis de copier coller pour presque tous aucun cohérence scénaristique, immonde tas de merde ambulant que ce gros enculé de sa mere la pute que snyder , il mérite de se faire fister par Satan le bras enroulé de barbelées pour le reste de l'éternité
RépondreSupprimerFranchement relisez vous avant de poster. Soyez sympas, je veux bien essayer de comprendre vos avis, aussi inintéressants soient ils, mais ayez au moins l'indécence d'utiliser une syntaxe un peu propre quoi. J'avais jusqu'à présent jamais lu un commentaire aussi long et en UNE seule phrase. Tu t'es fait bastonné par un mec qui s'appellait Ponctuation quand t'étais petit ou quoi?
RépondreSupprimerJ'ai bien aimé la référence à La stratégie de l'échec.
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