PHILIBERT LE CAPITAINE PUCEAU : UN FILM A VOIR BOURRE

Aujourd’hui, l’ASBAF t’offre bien plus qu’une critique de cinéma. On te propose un nouveau précepte de vie, un mode de consommation du 7ème art fun et bariolé, une prescription cinéphilique fraîche comme le rosé : on te conseille d’aller voir un film en étant bourré. Attention, pas n’importe quel film, LE film. LE film à voir avec 3 grammes dans le sang et 8/10ème à chaque œil sinon sobre c’est juste pas encaissable. LE film à mater avec douze gros caves à la lisière du coma éthylique et ce dès la pub MAÏF sinon seul c’est l’enfer humoristique assuré avec option pastiche de l’enfer. Ce film c’est Philibert, les aventures de Capitaine puceau, une parodie du genre cape et épée comme Jean Marais en tournait des dizaines en l’an 1960. Un déplorable navet. Peut-être même le pire que le cinéma français ait enfanté depuis L’empire des loups ou un truc du style mettant en scène Jean Reno avec une décoloration à la javel.

Autant être honnête avec vous, j’étais on ne peut plus sobre face à Philibert. Et je le regrette amèrement. J’ai eu envie de me barrer dès la troisième scène du film durant laquelle ledit Philibert apprend qu’il n’est pas fils d’un cultivateur d’artichauts et qu’il se prénomme en vrai Eude (o_O). Pourtant je suis resté. Jusqu’à la fin. Stoïque. Net. J'étais prêt à tout pour parvenir à supporter tant bien que mal cet infâme spectacle. Pourquoi pas même entamer une schizophrénie aiguë et camper à tour de rôle chacun de mes potes en les faisant interagir dans mon esprit peu à peu décérébré. Qui j’aurais dérangé de toute façon ? On était 6 à tout casser dans la salle, ce film fait un monstrueux four.

Avec le recul, je ne connaissais en réalité rien du film, j’ignore encore pourquoi j’ai été errer dans mon ugc de proximité ce jour-là. Les aventures de Capitaine puceau, j’ai d’abord cru que c’était un film sur Rob Gordon. J’aurais préféré. En lieu et place du papa le plus relou du monde, c’est un casting sponsorisé par la trisomie 21 qui peuple Philibert : Jérémie Renier, Manu Payet et Alexandre Astier. Je déteste chacun de ces trois types et chacun pour des raisons inhérentes les unes aux autres mais s’il fallait synthétiser tout l’amas de haine que je leur porte en une seule et même cause, ce serait probablement : la gueule de con puissance 1000².

Cependant, je crois pouvoir affirmer que Philibert est un film à voir. Des motivations d’esthète ne mèneront jamais un cinéphile face à l’écran réceptionnant l’image tournée par le réal Sylvain Fusée. En revanche, la motivation d’une demi-douzaine d’abrutis perchés à 3 grammes, désirant délirer pour pas reuch, Philibert peut la satisfaire. A l'aise.

Si dans la VS (la version sobre) aucun gag ne passe (tout au mieux, celui du cadeau de mariage arrangé), il y a dans la VB (version bourrée) de quoi rigoler sans se fouler :

- Déjà, les répliques en vieux français qu’on croyait réservées à Rabelais et au cours de français de 3ème, du style « Ca alors, la Jannick, tu n’es toujours pas tombée en quenouille sacrilège ? » « Viens plutôt faire le vilain dans ma raie le Philibert ! », récitées à gorge déployée dans une salle de cinéma morne comme une chambre de bonne sœur, ça fait toujours son petit effet.

- S’en suit une pléiade d'actrices novices (des putes) qui profitent de leur unique scène pour se dénuder (non sans talent) et prier Philibert de leur caler son gourdin avec des répliques et des moues dignes d’un mauvais téléfilm érotique breton. Ce genre de scènes, ça remonte toujours le moral d'une troupe de vrais mecs – et pas que.

- Enfin, le film n’étant qu’une accumulation de scènes mal foutues dont la seule prétention comique est de caser une expression vieille comme le monde en guise de dédicace au 3ème âge, les acteurs ont l’air de royalement se foutre de ce qui s’y passe. C'est particulièrement criant lorsque ceux-ci se surprennent à déclamer du « croquer le marmot » et autre « mettre flamberge au vent ». La couenne de nœud de Jérémie Renier y va d'ailleurs toujours de son petit lol.

Conclusion : il vaut mieux vomir son rhum dans l’ugc que vomir ce film dans une critique de 725 mots certifiés ASBAF.