Hier matin, j’ai acheté mon croissant et mon journal pour tomber sur des trucs plus dramatiques les uns que les autres : les Japonais qui se prennent l’équivalent en douche de toute l’eau bénite nécessaire à laver leurs déviances sexuelles, les Ivoiriens qui se plaignent d’avoir deux présidents sur les bras pendant que ces orphelins de Belges boudent car personne n’est assez fou pour s’attaquer à leur merdier, le pauvre Colonel Kadhafi harcelé par toute une conspiration de hippies armés jusqu’aux dents, la hausse du prix de la tise en Bretagne et tout le reste de ces drames ordinaires. J’ai doucement glissé mon journal dans la poubelle, las, bouleversé de me sentir comme une victime collatérale impuissante de ce nouveau désordre mondial, et surtout blessé sous les estocades de tous ces dictateurs haineux, de toutes les catastrophes naturelles, lancées à travers l’autoroute de l’information.
J’ai donc décidé de noyer ces idées noires devant un film posé ; en route vers mon cinéma de quartier, j’ai humé chaque fleur bordant la devanture d’un fleuriste, salué tout passant, étranger ou non, je me suis même arrêté une seconde pour contempler les nuages avant d’entrer voir : WORLD INVASION : BATTLE LOS ANGELES AMERICAN PATRIOTIC GENOCIDE (YOU STUPID FUCKS).
Le titre est très peu exagéré : les aliens débarquent au large de la californie et font tout péter. En vérité, on n’a même pas le temps d’enlever sa veste : ils font tout péter dès la première seconde du film. C’est américain, on n’y peut rien, on verra plus tard pour la mise en place, pour le moment il y a des cris, du sang, des marines (Aaron Eckhart dans le rôle du Sergent Nantz), des gros aliens mécaniques et des gros hélicoptères. Il y a autant de testostérone qui suinte de ces marines double-burnés que des gros beaufs de la salle qui encouragent à voix haute leurs nouvelles idoles, ce qui n’est d’ailleurs pas pour laisser indifférentes les jeunes demoiselles très maquillées du fond venues rapidement au cinéma avant leur soirée pyjama-gang-bang. Un bien sale mélange de phéromones à mon avis. Le film tient un rythme honnête jusqu’à une séquence de break imbitable où Eckhart explique à un gamin dont le père vient de mourir sous ses yeux qu’il doit se comporter en véritable Marine : pas de prob’ sergent, le chiard fait le deuil en moins de temps qu’il ne lui en faudrait pour s’étouffer avec un légo et se jette dans les bras du héros, bien décidé à défendre sa belle patrie de dégénérés. Dans les films d’invasion extra-terrestre, les aliens ont bien souvent une faille, un point faible un peu con, mais dans World Invasion c’est l’inverse, on se fout carrément de votre tronche, l'alien-blitzkrieg est pliée en une roquette. America, fuck yeah !
World Invasion : Battle Los Angeles ne m'ayant qu'en partie soulagé et en attendant que sorte World Invasion 2 : Battle Montargis, j’ai tenté Hell Driver (Drive Angry en VO), un film ricain réalisé par un Français (on me signale que c'est un Canadien, mais ça revient au même), featuring Nicolas “Dirty Hairy” Cage. Cage s’échappe des enfers pour sauver sa petite-fille prise aux mains d’une secte satanique, alors que le bras droit du diable (William Fichtner) cherche à le ramener. Ca laissait entrevoir un film vaguement second degré voire parodique : exact, l’absurde conduit le film à chaque plan et les situations sont complètement connes. En plein examen gynécologique avec une gogodanceuse, Cage flingue une demi-douzaine de bad guys ? Fichtner débarque tranquillement en camion-citerne exploser un barrage de flics, l’autoradio à fond sur “That’s the way (I like it)” ? Cage se prend une bastos en pleine tête et se relève pour continuer à botter des culs ? Tout va bien. On rit, les dialogues étant en plus nanardisés au possible, il y a du sang, des Chargers, des bonnasses et des gunfights, si bien que Hell Driver permet une double lecture : le beauf basique ne s’ennuiera pas, l’amateur de comédies efficaces non plus. De ce fait, je pense que les critiques ciné de chez Télérama qui trouvent le film ennuyant sont des sortes de bactéries, ou peut-être des yuccas, oui, ce doit être cela, de beaux petits yuccas d’appartement.
En sortant du ciné, j’ai racheté le journal, relu tranquillement les titres en sirotant mon café, passé un coup de fil pour réserver une table à McDonald et suis allé faire caca. En paix. Merci Hollywood.
Yep, je suis bien d'accord ! En plus cette fois tu n'en rajoutes pas dans les adjectifs et superlatifs à outrance.
RépondreSupprimerMais pour se sentir grand, instruit et intelligent, rien de mieux que Banlieue 13 et Banlieue 13 2.
Le pire, c'est que ta critique donne envie de voir les deux flims, oui, sauf qu'avec l'un d'entre eux ça sera avec 4g d'alcool dans chaque oeil minimum. (Saurez-vous deviner lequel?)
RépondreSupprimerBizarrement, j'ai bien aimé "World Invasion", parce que ça se prend pas la tête et qu'il y a du beau spectacle.
RépondreSupprimerL.M. , sans ses phrases à rallonge dans lesquelles on comprend pas la moitié et qui semblent sortir directement d'un obscur dialecte polonais, ça devient quelque chose de cool et funky à lire et la critique parvient même à se donner des petits airs de constructifs et pas chiant.
RépondreSupprimerPas peur de dire que pour une fois j'ai trouvé ça finement et positivement marrant plutôt que d'avoir eu l'impression de lire du caca de bougnoule belge étalé sur les murs des waters de ta ménopausée mère.
Mouhahahaha c'est de l'article sa :D
RépondreSupprimerEntièrement d'accord sur cette atroce étron flotteur qu'est WI:BLA !!!
C'est un blog très surprenant !!!
PS: sa me file des boutons de voir des cons critiqués pour critiqués cf le com anonyme
'World Invasion 2 : Battle Montargis'
RépondreSupprimerÇa peut déboiter.
OHOH kikoolol mdr comment t'es trop daaark LM !
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