SOMEWHERE : LOST IN EMMERDEMENT

2011 sur ta gazette 2.0 préférée c’est du sérieux, fini d’aller distribuer des badges ASBAF à la sortie des films avec Angelina Jolie, on va parler cinéma cette année et on commence par le Lion d’or 2010 du Festival de Venise aka La Mostra : Somewhere de Sofia Coppola que l’on ne présente plus. Ca tombe bien, pas envie.

Le Lion d’or donc, qu’elle remporta au nez et à la barbiche de Darren Aronofsky en septembre dernier et qui lui fût remis par… Quentin Tarantino, président du jury et accessoirement son ex-sex mate. Autrement dit par le gars qui la trombinait chaque soir de 2004 du temps où ils écumaient en amoureux, tels deux greffés du visage ravis d’avoir survécu à un incendie domestique, les tapis rouges des festivals de l’entire world. Ce copinage entre "artistes" n’a l’air de choquer que moi, en tout cas pas Axelle Ropert des Inrocks qui semble avoir encore plus de merde dans les yeux que dans sa tête, fascinée par ce film "serti de moments de grâce" - laughing out loud quoi. Néanmoins je m’interroge : quel est le foutu message subliminal de ce Lion d’or gracieusement offert sur une gondole ?

A- "Je ne t’en veux pas d’être parti avec la chanteuse de Phoenix pour élever la seule gosse au monde à s’appeler encore Romy en 2010."B- "Jamais je n’oublierai celle avec qui j’ai perdu mon pucelage. A 41 ans."C- "Reviens, en six ans je n’ai retrouvé personne dont la dissymétrie du visage seyait aussi bien à la mienne."

Les artistes et leurs caprices. Cela dure depuis la nuit de temps. Depuis Jeanne Moreau en fait. De quel droit les artistes prennent-ils en otage le peuple pour régler leurs différends, pondent-ils un Somewhere imbitable et lui refilent-ils une récompense de sorte que celui-ci devienne incontournable ? Ne peuvent-ils point solder leurs comptes sur facebook comme tout le monde ? Un petit "En mode dégoutée, blasée et tout ce que tu veux =’( Je tire un trait sur le passé tkt je fé l’amour pas la guerre, la vie est un champ de bataille t’imagine même pas la misère !!! Qu’il aille tous se faire foutre" et basta on n’en cause plus, les cinés arrêt-essai peuvent à nouveau projeter des œuvres de qua-li-té.

Au fond, la question qui subsiste c’est pourquoi donc un tel festival s’offre les services de Cantine Tarantino pour évaluer des films ? Avant d’être un monstre (terme littéral) du cinéma contemporain, ce connard s’y adonnait dans son vidéo-club californien et tout le monde s’en branlait déjà. Ce payday s’y connaît en ciné autant que moi et il faut quand même être une sacrée teub pour avoir une Palme d’or au dessus de ses chiottes et élire Raiponce 5ème meilleur film de l’année 2010.

A part ça, le film est une bonne surprise, plein d’instants magiques de cinéma. Nan c’est une daube. En plus je l’avais déjà vu en 2004, il s’appelait alors Lost in translation.

Somewhere est réellement la version light de Lost in translation, façon weight watchers, allégée mais sans goût. Un acteur en transit, une rencontre, la transition d'une vie : la base reste la même mais l’esthétique évanescente et Bill Murray ont dégagé. Sofia Coppola n’a juste plus rien à dire ni à filmer, tout juste un sous-acteur déconfit (Stephen Dorff) en plein jet-lag émotionnel. Ledit Dorff qui pourra apposer le nom de Sofia Coppola sur son CV pile entre Gérard Pirès et Uwe Boll. Somewhere n'a donc rien à montrer sinon la Ferrari du protagoniste que l'on voit honteusement trop. Les frais de location d'un hélicoptère ont été correctement amorti si l'on en juge son temps d'apparition à l'écran. 700g de spaghettis égouttés dans un évier crasseux font également les beaux jours du film. Le cinéma shoegaze qui a un temps consacré Coppola s’est retourné contre elle. Cinéaste modeuse, la fille de Francis Ford devrait savoir que les modes sont à la hâte et changent plus vite qu’on ne le croit. Pour preuve, Tarantino n’a même pas classé Somewhere parmi son TOP 20 de l’année. Il lui a préféré Dragons 3D. Un homme de goût en fin de compte, ce Quentine.