I AM NOT EVEN SUPPOSED TO BE HERE TODAY !

Ca y est, ton webzine ciné qui chronique ta maman est de retour pour une année encore plus riche que la précédente. Alors pour bien démarrer l’année, on vous propose une bonne dose de fun avec la critique de la meilleure duologie de l’univers. Avec ça vous pourrez épater vos amis et vous choper un max de gonzesses.

Sorti en salle en l'an de grâce 1994, Clerks (Clerks, les employés modèles) est un flim de Kevin Smith, le réal des hilarants Zack&Miri, Dogma, et autres Mallrats. Tourné et produit avec seulement 27 000$, le flim aura bouleversé le genre des comédies d'auteur amateurs. La suite prendra vie 12 ans plus tard, avec cette fois une production et une diffusion plus largement poussée.

Kevin c'est aussi le scénariste de quelques grosses productions, mais nous ne nous y attarderons pas histoire laisser de la crédibilité à notre cher et tendre.

 Clerks, c'est la journée de merde de deux amis : Dante et Randal. Tous deux bossent dans un convenience store du New Jersey, l'un à l'épicerie et l'autre au vidéo club. Entre leurs deux magasins, zonent deux dealers devenus célèbres depuis, Jay & Silent Bob. L'écoulement de la journée apportera son lot d'emmerdes, de fous rires, de pleurs, de discussions philo-comiques, mais surtout d’emmerdes.

Clerks II, quant à lui, reprend la recette qui a fait le succès du premier avec quelques modifications notables.

Jusque là rien de palpitant, me direz vous. Mais la mise en abime du spectateur dans chacune des histoires est un savoir faire indéniable de la part du bon Kevin. L'orchestration du flim se fait de manière modeste et honnête ce qui lui donne cet aspect d'innocence que chacun saura apprécier. Cela lui rapportera d’ailleurs 5 trophées cette même année.

Débutant, Smith y met toute son âme, tout ce qu’il aime, tout ce qu’il déteste, ses petits plaisirs, ses expériences vécues, et le rendu est incroyablement criant de vérité. Tourné en noir et blanc, le premier volet est une merveille du ciné débrouillard, de compilation de dialogues tordants et intelligents. Divaguant entre anecdotes sur les clients ennuyeux, plaintes récurrentes, sujets geeks, références cinés et débats sur le cul, le flim nous dépeint une jeunesse fainéante et à la recherche de la facilité, et repose des questions sur la condition sociale et humaine. Le second volet, quant à lui, repose sur la maturité et la recherche du bonheur, gravitant toujours autour de sujets polémiques et controverses comme Transformers, Anne Frank et l’érotisme inter-espèces.

Porté par une bande originale endiablée et des acteurs décalés, Clerks nous fait jubiler. Ainsi, on trouve/découvre Brian O’ Halloran en Dante, Jeff Anderson en Randal, Jason Mewes et Kevin Smith (lui-même) en Jay et Silent Bob en acteurs récurrents sur les deux volets. D’autres comédiens méritent d’être cités comme Marilyn Ghigliotty en Veronica (Clerks), Trevor Ferhmann et Rosario Dawson dans les rôles respectifs d’Elias et Becky (Clerks II). Parfaitement adaptés à leurs personnages, ils brillent par leur naturel et leur simplicité.

Ni caricatural, ni limité, et cultes à souhait les Clerks sont des petits bijoux de l’industrie du ciné amateur comme on aimerait en voir tous les jours. Pour les plus gourmand(e)s d’entre vous, ASBAF vous conseille de découvrir la fin alternative du 1er, disponible sur le net ou sur le DVD collector.

Quatorze années de malheur et lapidation à ceux qui oseront préférer la VF à la VO de ce chef d’œuvre.