A mon retour du festival de Deauville (mon récit approuvé par le neveu d’Eric Zemmour), avec les collègues d’ASBAF, après s’être copieusement régalé de ma sextape starring Emmanuelle Béart, on a médité sur le désormais célébrissime précepte de Claudine, une festivalière gourmande et chevronnée, qui remet en cause toute la génétique moderne, Darwin et tout ça : « Les homosexuels n’ont pas les bons chromosomes ! » Avait-elle lâché à la sortie de Kaboom de Gregg Araki.
Alors, excepté le chromosome 21 qui, c’est vrai, parfois déconne quand on tourne un film avec Daniel Auteuil (Pascal Duquenne dans Le huitième jour, Isabelle Mergault réalisatrice de Donnant donnant), les vingt autres ne peuvent en aucun cas prédéfinir quoique ce soit de nos préférences sexuelles. On le sait, on a tous eu notre master de biologie avant d’écrire ton blog ciné de référence. Reste à déterminer si tous ceux qui aiment Kaboom, film profondément gay et magistralement cool, possèdent eux aussi des shitty chromosomes ?
Tout commence par un rêve, une séquence d’ouverture chimérique qui dissémine ici et là les indices du nœud d’intrigues qui se jouera par la suite durant 1h30. Pourquoi une poubelle rouge ? C’est qui cette gonz ? Ce rêve avait beau être prémonitoire, rien ne laissait supposer Smith (Thomas Dekker, marathonien de la série merdique comme Heroes, Shark et Sarah Connor’s chronicles) à ce qui suivra : des enlèvements, une secte, des meurtres, les hommes en noir, des masques d’animaux, the bitter end, tout ça et bien plus encore dans ton UGC de proximité climatisé même en automne, mets toi à l’aise biatch, c’est la couche d’ozone qui régale.
L’histoire, finalement, et comme souvent chez Araki, n’a guère d’importance. Kaboom est comme cette immense fête bariolée sur le campus : peu importe ce que tu gobes, du moment que tu planes. Haut. Le trip t’emmène loin, vers les strates encore incomprises du Southland tales de Richard Kelly, noyant l’esthétique des American Pie (le film est quasi vendu comme tel dans la BA bordel !) dans un esprit fascinant et malsain à la Twin Peaks. Tel un vieux toxico halluciné, on se prend à croire à ces histoires de lesbi maléfique et de lapins kidnappeurs. Puis tel un vieux footballeur allumé, on se prend à baver sur ces jolies mineures sophistiquées. Alors pour traduire l’insolente liberté du bouzin, on dira que Kaboom file autant la frousse que la trique. Un peu comme le dernier porno de Laly de Secret story 1 mais on parlera anthropologie une prochaine fois.
Doom generation avait marqué les ados des 90’s, c’était furax, pas très trendy mais haut en couleurs. Ceux qui l’érigeaient étaient de tout bord, grunge comme gay, fan de Friends comme hétéro : ce culte n’avait donc nullement de cause à effet avec quelques chromosomes génétiquement mal bidouillés. Kaboom, quant à lui, s’adresse à la génération suivante, plus modeuse, plus pop, toujours haute en couleurs et maintenant décomplexée. La métrosexualité a depuis vu le jour et s’est imposée quasiment partout, dans le star-system comme dans ton H&M du coin de la rue. Bref, autant dire qu’on est tous pédés par défaut... mais qu’on vire tous, sauf les irréductibles, notre cutie vers les boobs pour faire plaisir à Benoît XVI et Sarah Palin. Ce qui fait, si l’on suit le raisonnement, que nous avons tous les mauvais chromosomes. Or, de fait, cela revient à dire que nous avons tous les parfaits chromosomes. Sur WoW et au-delà, les matheux appellent la démonstration par l’absurde. Tout ça pour conclure que Kaboom est un im-men-se film libre. Et ça peu importe tes chromosomes. FUCK YOU Claudine.
Nan mais sans déc’, y’a vraiment pas Sophie Marceau ?
J'ai pas saisi le rapport avec Sophie Marceau mais je valide : voilà un film d'une authentique coolitude et d'une liberté incroyable. J'ai pris mon pied!
RépondreSupprimerKaboom, La boum... Jeu de mots.
RépondreSupprimerCe post a les bons chromosomes en tout cas. Et Sophie, si tu nous lis, on te niiique.
RépondreSupprimerProfond.
RépondreSupprimereh bien ca donne envie d'aller le voir au moins!!
RépondreSupprimerDonc Sophie n'a pas les bons Chromosomes, mais a quand meme sucer Benoit XVI???
RépondreSupprimerJe dis ça je ne dis rien mais il faudrait aussi comparer ce film avec "nowhere" ou "mysterious skin", on retrouve souvent les mêmes inspirations sur certains plans, certaines couleurs, etc... "Doom Generation", c'est un peu léger... Cela est certainement dû à mon grand âge mais quand même!!! A noter aussi- puisqu'il faut tout faire- l'excellent groupe "Interpol", ou les "Yeah Yeah Yeahs" pour la B.O... Sinon, entièrement ok sur votre pseudo critique de daube...
RépondreSupprimeroh putain, j'adore ce site !
RépondreSupprimerj'ai adoré kaboom, quant à mes chromosomes euh...
Oh le jeu de mots tiré par les cheveux !
RépondreSupprimerMais pour en revenir au film, un bon moment de détente et de plaisir visuel.
Cette fois ci je suis absolument d'accord! ( a noté: que vous apprecirez encore plus ce film si pour cela vous devez vous battre pour pouvoir sortir de l'interna)
RépondreSupprimerC'est de l'éclate.
J'ai pas aimé ton article. Tu ne parles pas de moi.
RépondreSupprimerMais j'ai adoré le film.
Ps: le rapport avec Marceau, c'était vraiment nul.