Deux ou trois secondes après m'être écrié ça – intérieurement, faut pas déconner – tout en levant machinalement mon train du siège au fond de la salle, j'ai éprouvé une sorte de honte. Sortir un truc si nase après un excellent film c'est un peu comme partir en Irlande dans l'optique de se ressourcer au milieu de paysages magnifiques et finir complètement beurré à chanter des saloperies dans la montagne en s'amusant de l'écho. Inévitable certes, mais indécent tu vois.
Le panorama irlandais dont je vais brièvement parler est évidemment pluvieux. C'est Un Prophète, le récit visuel de la période de cabane de Malik El Djebana, un type moyen. Moyennement marginal, moyennement acclimatable, moyennement monnayable... Jacques Audiard jette à nos visages coquets de français moyens la sale réalité des prisons françaises, à travers les yeux de son personnage principal. Tahar Rahim dans le rôle du taulard fraîchement débarqué est émouvant. Du fond de notre siège de ciné, on va être témoin de sa lutte pour survivre à cette foutue jungle aliénante où il ne fait pas bon de se la jouer solo. Malgré ses origines arabes, Malik va être choisi par les fachos Corses pour rendre des services de larbin contre la protection du parrain, César Luciano, brillamment (srsly) interprété par Niels Arestrup.
Jacques Audiard n'use pas vraiment des ficelles bien connues, du coup on se pose plein de questions au cours du film. C'est violent et cru, on se prend d'empathie pour Malik et, dès lors que l'on commence à piger le fonctionnement de cette micro société affolante, on ne remet plus aucun de ses choix en cause. Audiard fait d'ailleurs un super job sur la flippe que vit son personnage, avec quelques scènes allégoriques dispersées dans le film. On n'est jamais pris par la main, les relations opaques entre les détenus et les gangs laissent comprendre que les choses sont un brin plus complexes que la zonzon bisounours de Michou Scofield. La galerie des personnages que rencontre Malik – à chacun son chapitre dans le film – est d'un autre monde (mention particulière au gitan, exquis ce type), on n'a pas affaire à des détenus clichés mais à de simples pauvres bougres en taule.
Un Prophète n'a pas volé son grand prix à Cannes cette année. Il dure quelque chose comme 2h30 et malgré la thématique incontournable de l'ennui je me suis moins fait chier que devant Inglourious Basterds ((et merde, elle est où cette foutue review)). Honnêtement on ne les voit pas passer. Bon, prochain truc à faire, aller voir Thirst et roter à la fin du film comme un malpropre (signe de qualité, ne l'oublions pas). Bises.
Si vous avez en tête des films intéressants sur la zonzon, laissez ça en-dessous, je prends volontiers.
Bronson mec !! Bronson. Si, j'ai le temps ( et la motiv, j'en ferai un dessus). Et comme tu disais, faut qu'on fasse une putain, de shitty review sur les Basterdz mais les avis seront partagés.
RépondreSupprimerJ'ai trouvé un site de courtrajemé sur le milieu carcéral, s'tu veux.
RépondreSupprimerhttp://www.prisonstud.com/tour/
C'est fait par un collectif d'ex-con, et je SAIS que ça va te plaire.
Tu me remercieras plus tard...
Ah ouaip su-per, grand merci connard vraiment, mais est-ce que moi je viens faire de la pub pour mon blog sur ton site perso ?
RépondreSupprimerC'est aussi une question d'éthique web hein.
je conseillerais Felon, sûrement très différent de celui-là, mais il est bien. oh et puis Copper, excellent film!
RépondreSupprimerxxx
Yes merci pour les tuyaux :) je jette un oeil asap
RépondreSupprimerJ'ai déjà vu Felon, mouarf il est pas mal, bien foutu, et bien tourné, mais j'ai été un peu déçu par Dorff. Kilmer était par contre au top
RépondreSupprimerexact, kilmer était super. je l'ai loué sans savoir à quioi m'attendre, je ne me suis pas vraiment ennuyé mais j'admets qu'il ne fait pas partie des MEILLEURS films sur le thème.
RépondreSupprimerah et je me corrige je viens de voir mon erreur: l'autre film c'est CHOPPER et non copper comme je l'ai écrit
RépondreSupprimerBon, je me sors tout juste le cul de la tête. Le flim s'est terminé, il y à approximativement 3 minutes, et je suis dans un état de choc émotionnel de 2.21 gigowatts, le genre de truc qui te propulse une dolorean à 88 miles à l'heure, et qui te ferait bander un mort.
RépondreSupprimerLes mots sont crus, mais lles images étaient là. Le flim est vraiment d'un cru exceptionnel. Incontournable !
Heureux qu'il t'ait plus à ce point.
RépondreSupprimerBAFTA du meilleur flim étranger ! Il l'a pas volé. Vivement les oscars.
RépondreSupprimerOn devrait créer des récompenses nous aussi. Les ASBAFA: Another Shitty Blog About Flicks Awards. Mais la grande question, c'est: décernera t-on cette récompense aux bons ou mauvais flims?
Grilled! Putain trop content. Bonne idée pour les ASBAFA, je propose un Uwe Boll de boue pour le prix.
RépondreSupprimer9 !
RépondreSupprimerIn a row !
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